-Merci beaucoup ! Remercia joyeusement la serveuse en s'inclinant.

Tsubaki paya l'addition et s'empara du sac en papier contenant le précieux milk-shake à la vanille de Tetsuya. En espérant qu'il ne perde pas de sa fraîcheur sur le chemin. Elle sortit du MajiBurger et se dépécha de rejoindre Kagami qui l'attendait patiemment dehors. Un trajet en train et quelques patés de maison plus tard, ils arrivèrent dans le quartier où vivait le bleuté. Cela faisait un moment qu'elle n'était pas allée et retrouver ses vieux repères la rassuraient. Elle pointa du doigt la maison des Kuroko, une maison à étages semblables aux autres.

-C'est celle-là, annonça-t-elle en se tournant vers Kagami.

Une fois devant la maison, elle y entra sans pour autant sonner. Logiquement, ses parents ne devraient pas être là, il était donc seul avec son chien Ni-gô. Aussi bizarrement que cela puisse paraître, la porte d'entrée n'était pas fermée à clé. Quand bien même, le quartier était plutôt tranquille ici, c'était tout de même imprudent de laisser la maison ouverte. Surtout qu'il était malade. Sa misdirection n'était pas forcément pratique dans ses moments-là.

-Désolée pour le dérangement...

Elle retira ses baskets à l'entrée et leva la tête en entendant des bruits de pas. Ils étaient très lègés. Quelques secondes plus tard, un adorable husky noir et blanc accourut vers eux. Il jappa joyeusement, sa queue toute remuante.

-Ni-gô, ohayo. Tetsuya est dans sa chambre ?

L'animal aboya une nouvelle fois comme s'il avait compris ce que demandait la demoiselle et s'en alla comme pour dire de les suivre. La rosette regarda Kagami qui semblait sur le qui-vive depuis que l'adorable chiot était apparu. Comment est-ce qu'un grand gars comme lui avait peur d'une si petite chose ? Y'avait contradiction quand même. Ce n'était pas lui avait fait déguerpir trois mecs tout à l'heure ? Elle s'avança finalement et, rejoint la chambre du passeur fantôme. La maison n'avait pas tant changé que ça.

-Tetsuya, ohayo, sourit doucement la rosette en entrant après avoir frappé.

-Yo Kuroko ! On t'as ramené une p'tite douceur.

Tsubaki lui montra la sac en papier du fastfood MajiBurger.

- Ah ! Tu vas attrapé la pneumonie vêtu comme ça ! Met donc une couverture sur toi ! Puis t'as manger? Faut prendre des forces pour guérir !

Kagami se dépêcha donc de remettre la couverture sur Tetsuya. Sur le coup, la rosette les trouva trop mignons ensemble. Mais elle balaya vite fait cette idée de sa tête et repris son sérieux intérieur. Bon, en même temps, ils étaient partenaires et- Stop. Il y avait des limites pour ses fantasmes. Et le bleuté était malade et il fallait s’occuper de lui.

-Oui, j'ai mangé. Je peux avoir ma douceur maintenant?

Tsubaki s’approcha du lit et retira la boisson de son emballage pour le tendre à son ami d’enfance. C’était encore frais. Heureusement.

-Tiens, déclara-t-elle tout en s’agenouillant.

Ni-gô vint poser ses pattes avant sur ses jambes, semblant quémander aussi quelque chose. Lui aussi voulait une douceur ? Malheureusement, elle n’en avait pas pour les chiens. Elle caressa doucement sa tête pour le consoler.

-Ah, Tetsuya a oublié de fermer la porte. C’est imprudent, surtout que tu es malade, lui fit observer Tsubaki.

Elle posa doucement sa main pour voir s’il n’avait pas de fièvre. Il était plus chaud que d’habitude mais rien de grave. Et il parlait un peu dans son nez. Ça voulait dire que son nez était bouché. Et il semblerait qu’il ne souffrait plus de la jambe. C’était bon signe. Cette petite grippe allait vite passé.

-Mais c’est étrange. Comment Tetsuya peut tomber malade dans cette saison ?

Certes il était de constitution un peu en-dessous de la moyenne mais tout de même. Chopper une grippe en été, c’était rare. Lorsqu’ils étaient petits et que le bleuté tombait malade, elle se dépêchait de venir le voir pour prendre de ses nouvelles et veiller sur lui. Maintenant qu’elle y pensait, cela faisait presque 10 ans qu’ils se connaissaient. Mine de rien, c’était long et court à la fois. Elle aperçut une photo datant de l’école primaire. Ils avaient bien grandis depuis. Et ils étaient tellement, tellement innocents. Beaucoup de choses s’étaient passés. Tout d’un coup, son ventre se mit à gargouiller. Elle ne dit rien au début puis se tourna légèrement la tête vers le rouge.

-Tetsuya m’a dit que Kagami-kun cuisinait bien.

Kuroko était véritablement content d'avoir enfin son milk-shake à la vanille entre les mains. Kagami s'était retranché contre le mur, le plus loin possible de Ni-gô. Le fait qu'il soit cynophobe étonnera toujours la rosette. Et puis ce n'était pas comme si ce petit chien allait manger un grand dadais comme lui. Si ? Tsubaki garda le silence lorsque Kagami sortit de la pièce pour aller dans la pièce. Elle n'était pas très bavarde d'habitude. Et c'était le seul point commun qu'elle avait avec son grand frère. Tous les deux étaient peu loquaces, sauf lorsqu'ils étaient ensemble. Et la rosette parlait souvent lorsqu'elle était seule avec Tetsuya. Mais là, elle n'avait pas grand chose à raconter alors bon, ce n'est pas comme si ça changeait de ce qu'elle était réellement.

Elle gratouillait tranquillement le ventre du husky lorsque Kagami revint avec une salade composée et des couverts pour eux, puis il s'éloigna à nouveau du duo, enfin du chien en allant s'installer sur la chaise de bureau de Kuroko. Ce dernier se mit à manger ce que lui avait préparé le rouge. C'est vrai qu'une salade ce n'était pas grand chose, déjà qu'il mangeait très peu. Enfin beaucoup moins que la rosette en tout cas. Sa mère avait du faire les courses, d'où son absence et le manque de choix dans les provisions. Mais la part de Kagami était tout de même assez.... énorme. Son assiette était plus ou moins normale. Bah, ça lui suffira pour cette fois. Elle mangera un peu plus la prochaine.

Tetsuya n'avait pas menti lorsqu'elle lui disait que Kagami cuisinait bien. Même pour une simple salade, c'était vraiment bon. Elle finit sa salade en silence, ne laissant pas une seule miette dans son assiette et alla même jusqu'à lécher ses doigts qui avaient un peu de sauce dessus. Il y avait une toute miette sur le coin de la bouche mais n'y prêta pas attention alors qu'elle débarrassait ses couverts. Elle jeta un coup d'oeil vers la fenêtre et le ciel bleu qui s'étendait au-dessus de la maison. Elle avait une soudaine envie de retourner à la plage. Mais pas avec son frère mais avec ses amis. Elle fixa longuement le bleuté. Il était blanc comme un cachet d'aspirine, ça pourrait l'aider à prendre un peu de couleur aussi.

-Quand Tetsuya... sera guéri... on pourrait aller... à la plage ? Demanda-t-elle finalement avec une voix légèrement ensommeillée.

Elle commençait déjà à digérer ce qu'elle venait de manger et avait sommeil. Elle retint un baillement et évitait de poser sa tête sur le lit de Tetsuya, sinon elle s'assoupirait direcement.

-Aucun soucis. Je vais pas m'amuser à l'étouffer avec un oreiller. Puis, il a un bon chien de garde au cas où pour le protéger.

Tsubaki sortit finalement alors que Nî-go jappa joyeusement. Elle rejoignit la mère de Kuroko qui lui tendit un tablier et l'aida à déballer les courses puis elles purent commencer le katsudon. Alors que la rosette coupait la viande, la mère de son ami d'enfance lui demanda :

-Tsubaki-chan, dis-moi si je me trompe mais Kagami-kun a l'air de manger énormément vu son gabarit.

La lycéenne réfléchit quelques secondes. D'après ce que lui avait dit Tetsuya, le rouge était capable de manger une vingtaine d'hamburgers après les cours. Et encore. Ce n'était qu'un goûter apparement. Donc, oui, il mangeait énormément. Un peu comme elle. Mais la mère de Tetsuya n'était pas au courant de son énorme appétit. Qui penserait qu'une fille aussi menue qu'elle serait capable d'avaler de la nourriture pour une dizaine de personne comme le tigre de Seirin ? Elle hôcha positivement la tête avant de retourner à sa tâche.

Au fur et à mesure, Madame Kuroko lui posait des questions sur sa famille, demandant des nouvelles de ses parents, comment cela se passait à l'école et pleins d'autres banalités du même acabit. La maison fut bientôt envahie par la bonne odeur de viande cuite. Son ventre commença à crier famine. Encore.

-Et le basket ? Tu y joues encore n'est-ce pas ? L'interrogea-t-elle soudainement.

Ce fut au même moment que le père de Kuroko décida de rentrer et qu'elle laissa échapper de ses mains l'assiette qu'elle tenait alors qu'elle dressait la table. Le plat se brisa sur le sol à ses pieds. Derechef, elle se pencha pour ramasser les débris. Alerté par le bruit, Monsieur Kuroko accourut dans la salle à manger et fut quelque peu surpris de voir Tsubaki.

-Laisse Tsubaki, je vais nettoyer, déclara-t-il en s'approchant.
-Désolée...

Après s'être assurée qu'il n'y avait pas de blessés, l'incident fut clos. La gourde de la rosette permit de détourner l'attention de la mère de famille. Elle n'était pas au courant. Kuroko ne lui en avait pas parlé alors. Elle était persuadée pourtant. En même temps, elle évitait un maximum ce sujet. Kumako n'aimait pas trop que les gens le sache. Ils avaient à la regarder avec de la pitié.

Et elle détestait ça.

En attendant que le riz cuise, la demoiselle emmena la mascotte de Seirin, qui était venu entre-temps sûrement attiré par l'odeur du dîner, jouer dans le jardin. Ni-gô était très joueur et adorait courir après la balle qu'elle lui lançait. Ça lui changeait un peu de ses 6 chats.