Je ne sais pas pourquoi j’avais eu la géniale idée d’aller chez mes parents cette journée-là. Ils étaient venus me chercher la veille, pour que je passe la nuit à la maison… pour me faire ennuyer par mon idiot de petit frère. Autant, des jours je regrettais ces jours où j’avais tous mes caprices d’enfant gâté, autant d’autres fois j’adorais ma nouvelle vie puisque loin de mon frère qui m’embêtait à chaque fois que j’osais sortir de ma chambre. Je vous jure, pire que moi ce gamin! Autant je pouvais être emmerdant, mais lui… m’enfin, c’est surtout moi qui le voyait de cette façon, car en fait, il n’avait pas un caractère de merde comme son grand frère… ou sinon il ne s’était pas encore développé. Cadeau de notre mère, à ce que j’avais pu savoir.

Donc, je disais… une fois ma soirée à la maison passé, je me fis reconduire en ville puisque j’avais envie de passer dans une librairie voir si le dernier livre de ma série préféré était en magasin et… je fus déçu de constater que non. Mais bordel, ça faisait des semaines que je l’attendais! Je voulais savoir la suite, moi! Je le voulais maintenant, pas une semaine de plus! Alors… J’allais devoir embêter quelqu’un pour m’assurer de calmer mes nerfs avant de revenir à l’appartement. Oh… je pourrais manger un truc, auparavant aussi. Ça serait pas mal, mon ventre gargouillait… poisson! Je voulais du poisson! La dernière fois où j’en avais mangé remontait à hier après-midi… c’était déjà trop loin! J’en exigeais là, maintenant, devant moi, une assiette et un verre de jus d’orange! Pressé, comme Seiji les faisaient si bien! Juste à cette idée, j’en avais l’eau à la bouche. Mouais… alors… je m’achetais un truc en route… ou j’attendais de revenir à l’appartement? Stupide dilemme! Bon… j’attendrais l’appartement. Ça ne pouvait pas me tuer… et puis là, je devais trouver le moyen de bien faire chier quelqu’un! Et quoi de mieux que d’aller dans un parc pour enfant pour ça?

De mauvais poil, je me rendis dans un petit parc près de la librairie, regardant avec une moue de dégout des gamins courir après un ballon, au sol, jouant avec leur pied. Eumh… du foot. Ce sport… je ne l’aimais pas. Je ne comprenais pas la logique de ne pas pouvoir utiliser ses mains et lancer le ballon. Pourquoi ça ne pouvait pas être comme le basket? C’était plus sympa et ça permettait bien plus de chose! Ou encore… j’avais déjà vu un jeu semblable dans l’eau… m’enfin… non, ça ressemblait plus au basket… mais dans une piscine, avec des filets de part et d’autre. C’était sympa, bien que je préférais être dans l’eau pour nager librement, sans contrainte aucune autre que de me sentir bien. C’était mes moments de détentes, et si on me les enlevait, je pouvais devenir… euh… je ne sais pas. Personne n’avait jamais osé! Au caractère de merde que j’avais, rare était les gens qui osaient m’approcher, me parler… ou encore, à la tête que je pouvais faire… sauf si je décidais de provoquer de façon totalement voulu.

Perdu dans mes pensées, je ne fis pas le ballon arriver vers moi et foncer sur mon côté droit, au niveau de ma hanche. Je poussai un grognement très audible, tout en regardant d’un mauvais œil la balle machiavélique. Cette espèce de… j’allais lui faire payer! Me penchant, je ramassai l’objet de ma colère… regardant le gamin qui s’était figé en voyant que j’allais faire la peau à sa balle… quand il me demanda de la lui rendre. J’étirai un sourire sadique, puis la lançai à bout de bras… et dieu sait qu’un joueur de basket peut être très bon au lancé! M’enfin… pas que j’étais spécialement bon là-dedans, mais mieux que les simples mortels, disons. Il y avait des gens bien meilleur que moi, par exemple… bien que je ne l’avouerais jamais. Je connaissais fort bien la réputation de cette… comment déjà? Génération des miracles, je crois… J’espérais ne jamais devoir les affrontés. Je ne crois pas que je survivrais à un échec… cuisant. Je n’étais pas prêt à une défaite… j’étais loin de me douter, à cette pensée, que j’allais la connaître dans très peu de temps…

Soupirant, je rigolai en voyant l’enfant courir vers sa main en chialant, tandis que tous ceux qui m’avaient vu à l’œuvre me regardaient d’un œil mauvais. Mais ça va, hein, j’avais que lancé une putain de balle plus loin, ce n’était pas la mort! Il avait qu’à prendre ses pattes, courir et aller le chercher!... ça, c’était avant que je ne me rende compte qu’en fait, le ballon s’était pris dans les branches d’un grand arbre. Là… ce fut impossible pour moi de m’empêcher d’éclater de rire et de tourner les talons en entendant le mioche pleurer. Bien fait! Il avait qu’à ne pas me balancer son truc sur la hanche!

Mission accomplie! Maintenant… plus loin, il y avait un terrain de basket. Peut-être pourrais-je y rencontrer quelqu’un d’intéressant et me divertir un peu. Histoire de faire passer cette rage qui me consumait, bien que je n’en démontrais rien physiquement. Je bouillais, oui, et je voulais le faire payer au monde entier! Cela me prit quelques minutes avant d’arriver, et je me dirigeai vers les terrains… pour y apercevoir… un machin aux cheveux long et vert. Machin étant pour moi synonyme de… de… fille. Putain. Une fille squattait le terrain! Mon terrain! Cette espèce de… j’allais lui faire bouffer ses couettes, merde! Okay… ouais… je n’avais pas de ballon sur moi… je ne pouvais donc pas dire que j’étais venu pour jouer, ce qui était totalement faux… et je détestais mentir, surtout si je ne parais pas crédible dans mon mensonge! J’étais venu pour m’amuser, oui… et ce, au dépend de quelqu’un. Qu’importe qui… et tant mieux si ça devait tomber sur une gonzesse!

Je continuai d’observer un moment, jusqu’à ce que je la voie… dunker? Euh… quoi? Ouais, apparemment, je n’avais pas rêvé. Cette fille venait de le faire! Et… un beau à part de ça! Merde! Mais à quoi je pensais moi?! C’était impossible que je pense ça! Pourquoi? Bon, bref… je m’approchai un peu, réduisant la distance, alors qu’elle préparait un tire, qui rentra directement dans le panier. Je l’avais assez observé pour constater que, malgré tous mes préjugés… cette fille était douée. Peut-être un peu trop même… et bordel que ça m’énervait, ça! Elle n’avait pas le droit! Elle devrait être dans une cuisine à faire la cuisine, pas sur un terrain de basket où elle empêchait les mecs, les vrais, de jouer et de s’adonner à leur passion!

Je conservai un air impassible au visage, bien que certaines choses doivent me trahir. La tension de mon corps à la vue du sexe inférieure… mes yeux emplis de haine, de dégout et d’arrogance. On ne change pas les vieilles habitudes après tout! Je m’amusais à détailler ses réactions, observant l’effet que je faisais. Elle avait de l’orgueil, la petite…

- Qu'est-ce que tu veux ?

Ce que je voulais?... Je ne sus trop quoi répondre… rien d’ailleurs. Je ne voulais rien en particulier, sauf juste… l’embêter par ma simple présence. Si cela seul suffisait, pourquoi pas?

- T'as l'air d'un ces types que je hais au plus haut point. Ces types qui croient que les filles ne peuvent pas faire ce que les garçons font. Laisse-moi te dire que je suis tout à fait capable de jouer au basket. Et de te battre. Du moins si tu sais jouer bien sûr.

Elle s’était rapprochée, me passant à côté, et cette simple proximité suffit à faire en sorte que je me tendis encore un peu plus. Trop près… Elle respirait le même air que moi, là! C’était mon espace vital, dégage fille! Je lui jetais un coup d’œil de côté, la mâchoire crispé alors que je me retenais de tout élan de violence. On était quand même dans un parc… la dernière chose que je souhaitais, c’était de me faire embarquer par les flics pour violence… ce qui m’arrivait à chaque fois que je voyais une gonzesse.

Et cette provocation… elle m’insupportait! Comment pouvait-elle osé? Bien sûr que je savais jouer! Et bien sûr aussi que je croyais que les filles ne pouvaient pas faire la même chose que les garçons… ça allait de soi, non?!

- Alors un contre un ça te dit ? Avec un petit pari pour le perdant... Hum... Si tu perds tu devras supporter ma présence encore un moment je commence à m'ennuyer. Mais si tu gagnes tu pourras choisir le mien.

Parce qu’en plus de ça, elle me défiait? Elle se rendait compte qu’elle allait perdre où elle était juste stupide?... dans tous les cas elle était idiote. C’était une fille, donc forcément elle était stupide! Mais le pari m’intriguait, quand même… Et puis, elle me défiait quand même du regard… ce n’était pas rien ça… Rare était ceux qui le faisait, et je dois bien avouer que je trouvais ça amusent, là… Mais j’hésitais. Lui faire mordre la poussière de façon presque sympathique, ou simplement l’écraser?

- Je suis Amy Jackson. Sixième sans Couronne, de l'équipe féminine de Yosen. Enchantée... boy.

Sans couronne? Ah ouais, ça aussi ça me disait un truc… j’étais mal barré, donc? Mais nooon! Je n’arrêterais pas de le répéter, donc je ne le redirai pas encore! Elle allait perdre pour une raison plus qu’évidente! Mais le lycée… Yosen, ce n’était pas de celui-là que mon copain venait? Il avait peut-être déjà vu cette fille? Ou elle était arrivée peu après que lui en soit parti? Roh… peu importe, en fait… je m’en foutais!

« Ouais d’accord, ça me va! Pour ma part je me nomme Keiji Oruma… »

Je réfléchis un moment, puis arquai finalement un sourcil en regardant le ballon.

« Le pari… et bien… Si tu perds tu devras me servir pour le reste de la journée en m’appelant maître, peu importe l’endroit où nous serons! »

Ça serait marrant ça! J’étirai finalement un petit sourire satisfait, puis lâchai, de nouveau :

« Oh, ça peut aussi être un pari pour les deux. Je ne risque pas de perdre, alors je ne crains rien!»

Autant avouer un fait immédiatement. Elle ne pourrait pas me vaincre! J’étais assez rapide pour ça… c’était bien l’une de mes forces, si on oubliait aussi celle physique!

« Ça te va? Quoi que tu n’as pas vraiment le choix… »

Nyah ~ :

Je croisai les bras, attendant une riposte de sa part. Je voyais déjà à quel point je l’énervais, et cette pensée me faisait jubiler intérieurement. Car extérieurement… je ne démontrais rien, gardant mon air impassible, quoi que une pointe prétentieux sans que cela ne soit voulu. C’était un trait de caractère que je ne pouvais pas changer chez moi. Je ne crois pas que ça changerait de sitôt, d’ailleurs. Je ne serais plus moi si jamais ma personnalité s’adoucissait trop… déjà que je devais presque guimauve lorsque j’étais seul avec mon petit ami, mais si je le devenais dans la vie de tous les jours, autant qu’on me donne une corde immédiatement! Et une poutre, aussi, pour que je puisse me pendre sur place. Ça serait bien plus aisé comme ça. Ainsi, je n’aurais pas honte de me montrer en public.

J’arquai un sourcil intrigué en voyant son sourire qui me fit presque rigoler. Je ne sais pas pourquoi je réagissais ainsi face à de tel sourire! Même lorsque ça venait de Seiji je faisais pareil. Je ne pouvais pas m’empêcher de trouver ça plus drôle qu’effrayant! Je devais être maso, de ce côté-là. J’aimais avoir peur, ça rajoutait du piquent. Quand c’était trop beau et trop gentil, ça me donnait envie de gerber. J’espèrais pour elle qu’elle n’était pas aussi naïve que cette stupide blonde! D’ailleurs, je ne sais même pas ce qui s’était passé avec elle après que je sois parti. Quelqu’un était-il allé la retrouver? Ou elle était restée là à devoir sortir et se débrouiller toute seule? En tous les cas… le directeur ne m’avait pas convoqué, et j’avais passé la semaine tranquille sans aucun accroc. Pourquoi le sort s’acharnait sur moi? On m’envoyait des filles à répétition alors que je les haïssais!

- Oui ça me va. Si tu crois que tu ne peux pas perdre sache que c'est aussi valable pour moi. Que le meilleur gagne, Keiji-kun. Tu joues en attaque et moi en défense.

Je grimaçai à la façon qu’elle m’appela. Comment pouvait-elle osé? Prononcer mon prénom, quoi! J’allais lui faire bouffer son ballon! Je ne sais pas encore par quel moyen, mais j’allais le lui enfoncer dans la gueule! Je trouverais bien le moyen pour que ça rentre!

Ne disant mot, je m’avançai un peu sur le terrain pour ensuite réceptionner le ballon et faire quelques dribles avec, tentant de me l’approprier un peu, savoir à quel point il pouvait rebondir et si j’avais une bonne prise dessus. Ce n’était pas mon ballon, donc j’étais un peu plus incertain. Ça me faisait ça à chaque fois que je tenais une balle inconnue. C’était la même chose aux entraînements. Il y avait toujours un temps d’adaptation, et ça, je détestais! Ça me faisait perdre du temps, et je ne savais pas pourquoi ça devait faire ça… c’était bizarre, quand même. Dans l’eau, j’étais un vrai poisson, c’était facile. Un ballon, par contre, ça avait un volume qu’on devait manipuler dans ses mains… on ne pouvait pas nager dedans! (Kei et sa logique… XD )

Après avoir drible un moment, m’être échauffé rapidement, je lui jetai un petit coup d’œil, jugeant la position qu’elle avait prise. Ça faisait un moment que cette… Amy, jouait. Elle avait eu le temps de s’échauffer, tandis que moi, je n’avais fait que me promener en ville et balancer un ballon dans un arbre.

Bon, trêve de blabla. Je m’élançai finalement, driblant et tentant de voir si il n’y avait pas de faille dans sa défense. Je pouvais toujours utiliser le fait que j’étais plus grand qu’elle… jouer sur la grandeur, donc. Mais d’où je réfléchissais à ça, moi? Je faisais comme si c’était un adversaire sérieux! La bonne blague… c’était qu’un petit match ridicule! Pourquoi je me prenais la tête avec ça? Je voyais bien qu’elle y allait doucement, en plus… pourquoi elle ne faisait pas plus? J’aurais facilement pu passer d’un côté, ou simplement tenter un lancer… ce que je ne fis pas. Je n’étais pas assez bon pour tirer de tous les endroits autour du panier… je risquais de le rater si je ne faisais pas attention. Je feintai finalement vers la droite… pour de nouveau me faire bloquer. Je grimaçai, puis m’étirai un peu pour tenter un panier, quand elle parla et que… comment ça se faisait que je n’avais plus le ballon en main?! Il était en haut de ma tête, merde! Bon… peut-être pas en haut, mais au niveau de mon nez, disons.

Je clignai des yeux, puis tournai la tête pour la regarder alors qu’elle s’élançait… rapidement! Merde, quoi! Je m’élançai à mon tour, la rattrapant… mais elle lança avant et je m’arrêtai pour suivre le ballon qui volait vers le panier. Je serai la mâchoire, de frustration, mais aussi un peu de honte. Je n’avais même pas réussis à la retenir… Comment c’était trop chiant, ça!

Poussant un petit soupire, je la regardai de nouveau, tout en allant chercher le ballon. J’étais assez observateur pour constater qu’elle semblait avoir un souci avec l’une de ses jambes. Elle ne tapoterait pas son pied de cette façon-là s’il n’y avait rien. Je n’étais pas con à ce point-là, bordel! Je pourrais peut-être jouer sur cette faiblesse… qui sait. Parlant d’être con… j’allais sans doute être un beau connard, dans les prochaines minutes… mais juste cette idée me remplissait de joie! Un crochet du pied était si vite arrivé, après tout…

Un petit sourire aux lèvres, j’attendis qu’elle se replace en position, après qu’elle eut arrêté son manège. Je n’étais pas assez salop pour jouer sans qu’elle soit prête. Ça, c’était l’un de mes rare… très rare! principe.

Je recommençai mes dribles, qui étaient cette fois-ci un peu plus rapide, ceux d’avant étant lent en comparaison. Cette fois-ci, je ne me retenais pas. Je jetai un petit coup d’œil à sa gauche, puis à sa droite, me rappelant de quel côté elle semblait blessé, ou plus fragile, je ne sais pas trop. Je m’en fichais un peu, tant que ça pouvait me servir. Je passai donc du côté qui n’était pas blessé, m’élançant rapidement et gardant le ballon hors de sa portée en changeant souvent mes dribles, histoire qu’elle ne puisse pas prévoir où j’allais le placer. Une fois assez proche, je fis comme si de rien était, et j’accrochai sa jambe « valide » avec ma propre jambe pour la faire culbuter, faisant tout pour que cela ne semble pas voulu. Heureusement que j’étais bon menteur, quand même… j’allais bien voir si elle était comme toutes les autres filles. Si elle résistait à mon super charme j’allais revoir mon opinion sur elle. Dans le cas contraire… elle allait payer.

J’avais frappé assez fort pour qu’elle tombe, et je la rattrapai aisément, ayant pour ce faire relâché le ballon pour la maintenir et prendre une mine contrite.

« Désolé… j’ai mal jugé la distance, je me suis pris le pied dans ta jambe… »

En même temps, c’était pas totalement faux, hein. Je voulais faire un truc pour qu’elle ait mal, pas assez fort pour qu’elle tombe, toutefois! Mais c’était bien un truc qui m’arrivait de temps à autre, je me prenais les jambes dans celles des autres, sans le vouloir… ou parfois oui, mais bien souvent non. Oups…

« Ça va aller? »

bloup bloooup :

Je me retins de toutes mes forces pour ne pas rigoler comme un idiot, gardant mon air impassible. Heureusement que ça, j’y arrivais quand même facilement. Des années d’ennuis aidaient grandement à ne jamais montrer ses émotions. Tant et si bien que parfois on doutait que je puisse démontrer quoi que ce soit… malgré que mes yeux me trahissent souvent. Maudits yeux trop expressif quand un truc m’intéressait…

« Oui ça va. Merci. Attends une seconde s'il te plaît. »

J’arquai un sourcil, tandis qu’elle se dirigeait vers son sac pour prendre un comprimé de je ne sais quoi. Sans doute un truc contre la douleur. Donc! Elle avait vraiment mal… ça pourrait jouer en ma faveur, ça! Et bam, dans ta gueule saleté de fille qui ne sert à rien! Je dû donc attendre qu’elle revienne, après qu’elle eut rangé sa bouteille dans son sac, et plantai mon regard bleu dans le sien, tandis qu’elle me bloquait alors qu’on recommençait le match.

« Laisse-moi te dire une ou deux choses Oruma Keiji. De un blesser volontairement ses adversaires c'est pas très joli. De deux si tu crois que je vais croire que ce n'était pas volontaire de me blesser tu te trompes lourdement je ne suis pas aussi naïve. J'ai vu quel genre de boy tu étais. Et de trois... »

Son ton de voix me déplu aussitôt qu’elle ouvrit la bouche, me donnant l’envie suprême de lui faire ravaler ses paroles. Je savais bien que toutes les filles n’étaient pas naïves! C’était des prédatrices… des hypocrites qui parvenaient à tout mettre à leur pied sans aucune vergogne! S’agissait qu’un mec faible tombe sous leur charme… et voilà, s’en était finit. Il ne pourrait plus jamais s’en remettre!

Je sortis brusquement de mes pensées lorsque la balle quitta mes mains, et je tournai la tête dans sa direction, hébété. Depuis quand… enfin, qu’importe! Je grinçai des dents, n’ayant pu rien faire tant j’avais été surpris. Ce n’était pas juste! Elle ne pouvait pas me battre et surtout… être aussi rapide que ça! C’était une fille! Une simple fille!

Énervé, je serai les poings en me retournant vers elle, pendant qu’elle projetait le ballon dans le filet et retombait sur ses jambes. C’était bien la première fois que j’étais… j’étais comment, en fait?... sans réaction? Nan! En fait… je ne savais seulement pas la façon dont je devais agir. En temps normal, lorsque je me trouvais devant une personne du genre opposé… soit elle rougissait comme une idiote, soit tentait de me draguer si elle ne me connaissait pas… ou crisait en sachant que je pouvais aisément lui faire du mal. Mais là… elle m’affrontait, et d’une certaine façon… j’appréciais. J’étais carrément contradictoire, ma parole! Je les détestais, toutes, sans exception! Alors elle ne pouvait pas y dérogé, hors de questions!

Je soufflai, tentant de reprendre mon calme, chose qui n’était pas facile, je dois l’avouer. J’avais envie de lui mettre mon poing à la figure… chose que je me retenais de faire. Une petite voix intérieur me disait que je le regretterais… je ne sais pas pourquoi, mais voilà. Il était rare que ma conscience me parle ainsi. Mais quand c’était le cas, je préférais l’écouter.

Après sa tirade, je dû une nouvelle fois m’exhorter au calme. Elle me faisait la morale? Elle se prenait pour qui, bon sang?! Jamais au grand jamais je ne laissais quelqu’un me parler ainsi! Pourquoi elle se croyait tout permis? Ça m’énervait! Elle parvenait à me mettre dans tous mes états chose qui étaient… facile à faire, quand on y pensait. Me mettre en colère était tellement facile que s’en était même pas étonnant.

« Si tu es assez intelligent pour admettre que je suis différente des autres filles que tu as rencontré et que tu me fais des excuses pour ton attitude alors peut-être pourrons-nous être amis. J'aimerais bien. Je déteste être ennemie avec quelqu'un. Et tu es trop mignon pour que je t'en veuille indéfiniment. Je suis une chouette fille tu sais. »

… Elle se foutait de ma gueule, là? Moi… faire des excuses… et devenir ami avec… avec elle? Elle rêvait! En couleur, même! Un putain de rêve arc-en-ciel, son truc! Si elle voulait des calinours, j’allais lui en donner. Des amochés et méconnaissables, même. Elle verrait bien que… eumh… délire mis à part… Elle croyait vraiment que j’étais assez intelligent pour admettre un truc qui était contre mes valeurs? C’était stupide de sa part… mais je ne pouvais pas lui en vouloir sur un sens. Elle était une victime de ma haine.

« On laisse tomber cette histoire de pari ? C'était stupide de ma part. Je n'ai pas très envie de te commander ou de te forcer à m'appeler maître. »

Hein? Mais nan, j’y tenais moi, à ce pari stupide! J’allais gagner… et c’est tout! D’ailleurs…

« Je n’ai jamais cherché à avoir l’air d’un type sympa… je sais que je suis tout le contraire, je ne me méprends pas. Heureux que tu ne sois pas tombé dans mon piège, aussi. »

Ça me rappelait étonnement cette petite blonde, ça… Elle devenait quoi? Était-elle à l’hôpital en ce moment même? Pleurnichait-elle ailleurs? Eumh… ça avait été marrant cette journée-là. Bien que j’ai perdu mon temps, mais bon…

« Je n’abandonnerai pas cette histoire de pari…! Hors de questions, je gagnerai! »

Mon regard se durcit, alors que je me plaçais face à elle, la surplombant de ma taille.

« Le prochain qui marque gagne… ça te va? Je commence à en avoir marre et j’ai hâte d’en finir. »

Ouais, j’étais ennuyé, maintenant… J’avais seulement envie de retourner chez moi et de me couler sous mes couvertures et d’embêter mon copain. C’était un pêché de vouloir ça? Je soupirai doucement, puis me plaçai en position, attendant qu’elle bouge. Je ne l’laisserais pas passer aussi facilement, cette fois! J’avais été distrait tout à l’heure… c’est tout!

Nyahahaaa :

« Cela me va. Moi aussi je veux en finir vite. Tu n'es pas le seul à en avoir marre de l'autre. »

Et cela dit alors qu’elle pouffait. Tss… si elle cherchait à m’énerver encore plus, c’était réussi! Elle se foutait de ma gueule directement devant moi, et ça, je ne le supportais pas. J’allais lui prouver à cette fille… J’allais lui montrer que le sexe faible était… bah, faible. Qu’il ne servait à rien. Sauf à enquiquiner. Mais bon sang, ce que ça pouvait m’énerver qu’elle pouffe comme ça, sans raison! J’avais dit un truc de marrant ou quoi? Que je sache, j’avais seulement dit des trucs pour la faire chier… pas pour qu’il rigole comme une débile! Et parfait si elle en avait tout aussi marre que moi. Un point en commun, tient. Mais après, je gagnerais et je foutrais le camp de la place.

J’attendis qu’elle se remette au jeu, suivant le dribble des yeux, même s’il était rapide. Elle feinta… et j’en profitai pour lui voler la balle, trouvant ça tout de même trop facile. M’enfin… je n’allais pas m’en plaindre non plus. Si je pouvais marquer un point facile… pourquoi pas. Toutes les occasions étaient bonnes! Au moment où j’arrivais près du panier, je me préparai à tirer… pour me faire voler le ballon sans que je ne m’y attende le moins du monde. Je restai figer pendant quelques secondes, puis tournai la tête, mon corps me semblant soudainement au ralentit. Le temps semblait s’être figé, alors que je faisais un petit pas vers elle… réalisant par la suite qu’elle remontait vers son propre panier. De un : depuis quand elle était aussi près de moi?! Je ne l’avais même pas entendu arriver! De deux… pourquoi elle courait vers son panier? Elle ne comptait pas tiré dedans comme une idiote? Ça serait la goutte d’eau qui fait déborder le vase, là…!

Nan… en fait… elle s’était arrêtée, et moi, le con, je restais planté là à ne pas savoir quoi faire. Quand je la vis se mettre en position pour tirer, la surprise dû clairement se voir sur mon visage. Non… non elle n’allait pas… elle allait vraiment tirer de là?! Mais… c’était impossible, ça allait rater, certainement! J’avais rarement vu des tirs d’aussi loin et… Merde… c’était quoi ce sentiment de panique que je ressentais? Restait maintenant plus qu’à espérer que le tire rate… et se suspens, aussi! Je n’avais vu qu’une fois des tirs aussi long… et c’était au collège, lorsque j’avais fait mon premier match de basket… ça avait été un choc de perdre après tant d’entraînement… et bien évidemment, ça avait été contre la génération des miracles… bah oui, fallait bien que ça arrive. Ça m’avait un peu remonter le moral de savoir que toutes les autres équipes avaient aussi lamentablement perdu mais… ça donnait un sacré coup à l’orgueil par la suite… c’était aussi l’un des pourquoi que j’avais décidé de me remettre plus activement à la natation… là au moins je me savais imbattable… ou presque.

Aller, se tire interminable il… venait de passer dans le filet, dans un bruit qui continua de résonner dans ma tête, même après que le ballon soit tombé au sol. Le temps que l’idée que j’avais perdu se fasse dans ma tête, je tombai à genoux, fixant le sol comme s’il pouvait me permettre de trouver une quelconque échappatoire. J’avais… perdu. Contre une fille… mais plus important… la défaite… cuisante. Insoutenable. Et… mon cœur qui se serrait, qui me faisait mal. Pourquoi… ce complot! C’était quoi ce putain de complot contre moi? Pourquoi ça devait toujours être des filles?!

Le pire dans tout ça… c’est que je n’avais même pas remarqué que mes yeux débordaient. Je pleurais comme un gamin à qui on aurait enlevé sa sucette… C’était injuste! Ce monde était injuste… pourquoi je devais toujours me faire battre de telle façon que ça m’enrageait! Je me savais arrogant, avoir une trop grande confiance en moi… je savais tout ça! Mais de me le faire remarquer de cette façon, c’était cruel… et j’en avais marre.

« Allez arrête de pleurer. On dirait un gros bébé. C'est pas la mort non plus. T'as failli gagner j'aurais très bien pu rater ce tir et t'aurais eu aucune peine à marquer après. Bon sang, mais arrête t'es pitoyable là ! T'es un mec oui ou non ? Relève-toi, essuie ces larmes et ravale ta fierté. T'as perdu d'accord, mais c'est pas la mort. T'es doué t'as même un sacré potentiel. Ne gâche pas tout. Sans rancune ? Je me suis bien amusée cela faisait un moment que je n'avais pas eu un match aussi intense en dehors de ceux que je fais avec mes amis d'enfance. Bien joué Oruma-kun.»

Je relevai les yeux vers elle, ceux-ci papillotant pour chasser l’eau qui s’y trouvait. Les lèvres tremblantes, je regardai sa main avec suspicion, me demandant si elle n’allait pas la retirer si je tentais de la saisir. Je ne sais même pas pourquoi je ne la détestais pas, en ce moment… ce n’était pas de la haine que je ressentais. Juste une énorme frustration envers moi-même. J’étais con… complètement stupide. J’avais tellement cru en moi et que ça faisait encore plus mal qu’une défaite normale…

D’une main, j’essuyai mon visage, bien que ça ne servit à rien puisque je continuais de pleurer sans arriver à arrêter, et de l’autre main, je saisis la sienne, me relevant en même temps, détournant le regard, gêné. Je fixai l’autre bout du terrain, cherchant à me calmer d’une quelconque façon.

« Je suis… »

Les mots se bloquèrent dans ma gorge, incapable de sortir correctement. Je sentis les rougeurs me monter aux joues, tandis que je serais involontairement sa main dans la mienne, ne l’ayant pas du tout lâché depuis que je m’étais relevé.

« Désolé… » Finis-je par marmonner.

C’était un murmure, et j’en venais à espérer qu’elle n’avait pas bien entendu. Je me mordis la lèvre inférieure, reniflai un peu, puis m’essuyai de nouveau les yeux. C’était dans ces moments-là que j’aurais bien besoin d’une piscine… me changer les idées. Ne faire qu’un avec l’eau… Je poussai un petit soupire, puis tournai la tête pour la regarder, me rendant compte que… je tenais sa main. Je l’enlevai soudainement, surpris, mais sans pour autant que ça soit du dégoût. C’était juste… que je ne m’en étais pas rendu compte.

« Je vais arrêter de t’embêter… »

Ma propre voix enrouée m’étonna, et m’énerva aussi. Je baissai les yeux, fixant le sol et mettant mes mains dans les poches de mon pantalon. Je me sentais tellement pitoyable que s’en était énervant! Et pire encore, elle m’avait vu pleurer… et dans un état de faiblesse… tellement crédible le Keiji… il se monte fort et se fait démolir aisément… et parce qu’il n’a pas l’habitude de perdre, bah, il pleure comme un bébé!

Tch… Je relevai finalement la tête, toujours sans la regarder, puis cherchai du regard une piscine, où je pourrais tenter de retrouver mon calme et un peu d’assurance en moi. Parce que oui, bon, c’était seulement une petite défaite, mais pour moi, ça voulait dit horriblement beaucoup de chose… juste parce que c’était une fille qui m’avait mis une raclée. J’arrêtai mon regard au loin, heureux de voir ce reflet bleu que j’aimais tant. Je tournai les talons, bien décidé à me changer les idées, et me dirigeant vers la piscine que je voyais un peu plus loin.

Lalalala: