► Histoire : Que je vous raconte ma vie ? Un truc chiant, quoi. Bon, ouvrez grand vos oreilles, je déteste répéter. D'abord contrairement aux apparences, ou pas, je suis pas 100% jap. Mon père est anglais et ma mère japonaise. Ils se sont rencontrées en Angleterre. Mon vieux était musicien à l'époque et ma mère journaliste. Aujourd'hui, il a sa propre maison de disque et elle, elle dirige son propre journal. J'ai une jeune soeur, Ayama, une vraie garce avec les autres mais c'est une princesse une fois à la maison. Je me demande si elle est pas schizo des fois. Surtout la fois où... Bref. On est différent. Seul point commun que nous avons, c'est le basket.

Quoi vous voulez la suite ? Fais chier. Je dirais que j'ai eu une enfance plutôt normale. Enfin, elle était normale, jusqu'à ce que Chihiro débarque de je-ne-sais-où. Je me demande encore pourquoi je suis pote avec lui après tout ce qui c'est passé. Ouais, c'est vrai, il est blond, j'ai les cheveux blancs. Or et argent. Bon, c'est surtout le comment du pourquoi en fait. J'étais pas un garçon tranquille à la base. Quand on me cherchait, on me trouvait. Et quand je cogne, je cogne. Enfin si, mais depuis que ce con est arrivé, je cogne souvent, il me met sans cesse hors de moi avec ses conneries. Je m'éloigne du sujet, là. A cause de mes cheveux blancs, on me persécutait souvent. Et çe me foutait grave à la haine. J'ai pété un câble un jour et j'ai tabassé tous ses petits cons qui m'insultaient. Depuis ce jour-là, on me craignait dans la cour de récré. Mais je n'étais pas comme ces gamins stupides qui donnaient dans la méchanceté gratuite. Je savais déjà faire la différence entre le bien et le mal. Et cet abruti de Chihiro faisait le mal. Enfin, il a subitement débarqué pour s'autoproclamer le roi du préau. J'en avais rien à branler mais il venait tout le temps me voir pour se battre. Je l'ignorais au début. Je me disais qu'il allait finir par s'en lasser. Mais ses insultes commençaient à m'atteindre et là aussi j'ai pété un câble. J'avoue je l'ai sous-estimé. Il est vachement tenace et coriace. Y'avait pas eu de vainqueurs. Et depuis ce jour, il me colle non-stop, comme un poux. Je sais pas si c'est bien ou pas, cette rencontre.

Comme dit, plus tôt, Chihiro agit comme un poux, limite une sangsue. J'ai eu le malheur d'être dans le même collège que lui par la suite. Et comme si ça suffisait pas dans la même classe chaque année. Si je m'en souviens bien, c'était au collège même que j'ai commencé à... partager ma passion avec lui. La musique. Ce connard chantait bien. Il m'avait caché ça après tout ce temps. À partir de là, notre relation s'est calmé... plus ou moins. Quand il merdait, je le frappais comme toujours. Une fois, il avait oublié de se protéger et avait mis une meuf enceinte. Je l'ai frappé presque jusqu'à mort. Ça me mettait hors de moi qu'il fasse tout ça sans réfléchir. Il pouvait pas penser aux conséquences ce con ?! Il a pas de cerveau ou quoi ? Heureusement pour lui que la fille était assez intelligente pour ne pas garder le gosse. Être parent à 14 ans. Je finirais par le tuer un jour, s'il continue. J'ai du réparer les pots cassés derrière lui. Je le fais encore aujourd'hui.

C'est au lycée que notre projet de former un groupe de musique prend forme. Il me bassinait sans cesse qu'il voulait monter sur scène, qu'il voulait être célèbre et chanter mes chansons. C'est peut-être le dernier argument qui m'a convaincu. Je connaissais pas grand monde qui écoutait ce que je composais. Y'avait que cet idiot pour aimer ça. Je suis un idiot pour aimer ça. Mon père n'avait pas le même style que moi.Mais j'avais pas besoin de lui, de toute façon. Il n'avait même pas levé le petit doigt pour nous aider à débuter. Les années lycée défilèrent et notre rêve était toujours intacte. Durant une fête, on était trop bourré. Tellement que ça avait dérapé. Mais ça n'a rien changé à notre amitié. Je pourrais jamais vivre avec un mec aussi irresponsable. Et pour canaliser l'autre crétin, j'avais réussi à le convaincre d'entrer dans un club de sport pour qu'il se défoule de temps. Moi aussi j'ai fini par en jouer masi surtout pour garder un oeil sur lui. C'était assez fun et je me dépensais autrement qu'en frappant Chihiro.

Une fois le lycée terminé, j'entrais dans une fac de musique, assez sélective. Mais j'avais de bonnes notes contrairement à ce qu'on pensait et grâce à mon paternel, j'étais bien calé en musique. Et un jour, aussi surprenant que ça puisse paraître, on a été reconnu. On se produisait dans un bar, une nuit et juste après notre prestation, un type est venu nous voir pour nous proposer un contrat dans sa maison de disque. Le rêve devenait réalité. Chihiro était devenu intenable depuis. Notre concert de lancement fut un véritable succès. Y'avait que des filles dans la foule. Notre popularité grandit de jour en jour. Et la grosse tête de Chihiro aussi. Je prendrai du temps à le faire comprendre que le showbusiness, c'est pas une partie de rigolade.
► Mentalement : Ce qui se passe dans ma tête, hein... Bon, j'avoue que c'est un gros bordel. Presque aussi bordélique que l'appartement de CHIeur de première, mais au moins, je m'y retrouve contrairement à cet abruti. Bon par quoi commencer ?

Ah, vous l'avez sûrement remarquer, mais je suis assez vulgaire dans mes propos. Surtout quand on m'énerve, qu'on vienne m'embêter ou m'empêcher de composer, soit H24, parce que l'autre sangsue me lâche pas une semelle sauf pour dormir et encore ! Je dois lui donner un coup de pied au fesse pour qu'il me lâche les pompes. Bref, j'utilise un langage très familier et souvent cru quand je suis pas de bonne humeur. Mais n'allez pas croire que je n'ai pas de bonne manière. J'emmerde pas mon monde comme certain. Mais s'il m'emmerde, c'est une autre paire de manche.

Je suis quelqu'un de franc, d'honnête et de direct. Trop même. Et ça fait chier les autres. Les gens supportent pas qu'on leur dise leur 4 vérités et c'est carrément le pied de les voir être déboussolé. Je sais utiliser mes poings pour me battre mais pour les mots aussi, je suis assez fort dans ce jeu. Je déteste l'hypocrisie et les faux-cul, du coup, j'ai pas vraiment d'ami. Enfin, est-ce que je peux vraiment appeler l'autre un ami ? Je suppose que oui. Il est vraiment con à rester avec moi. Je le mets constamment à sa place, pour qu'il ouvre un peu les yeux et lui montrer qu'il n'as pas forcément le droit de tout faire quand il en as envie.

Bref, pour en revenir à moi, je suis assez impulsif. Il m'arrive d'agir ensuite de réfléchir. Une mauvaise habitude à force de se battre sous le coup de la colère. Mais c'est plus fort que moi. Mon sang bouillonne, le rouge me monte à la tête et pour me calmer, j'ai besoin de décharger toute cette hargne sur quelque chose ou quelqu'un. La plupart du temps quelqu'un.

Aussi, contrairement à ce qu'on croit, je suis quelqu'un imaginatif. Obligé quand on compose de la musique et tout le basta. J'écris la plupart de mes textes durant le petite déjeuner, le seul, l'unique moment où je suis tranquille sans l'autre blondasse à me soûler à tout bout de champ. Une vraie puce qui sautille partout, c'est mauvais pour la créativité.

Je suis pas du genre fleur bleue alors les histoires d'amour c'est pas ma tasse de thé. J'aime bien les coups d'un soir, de temps en temps mais pas de relation durable, très peu pour moi. Je vous vois venir avec vos idées de fujoshi hystérique ! Ôtez-vous de la tête que je sors avec Chihiro, ok ?! C'est qu'un pote rien de plus, rien de moins ! On a juste couché une fois mais il s'est passé rien d'autre. Non mais je vous jure.

Ouais, je peux être gentil mais très rarement. Mais très rarement. Avec ma soeur, Ayame, même si parfois, c'est une chieuse aussi mais elle est gentille quand elle veut. Le jour où je serais gentil avec Chihiro ? Sûrement jamais.

Depuis que je fréquente Chihiro, j'ai développé une certaine maturité. Pour une fois qu'il sert à quelque chose à part chanter. À force d'être toujours derrière lui à sauver son joli petit cul (Quoi ? J'ai bien dit qu'on était pas ensemble mais je nie pas le fait qu'il a cul vachement bandant. ), j'endosse toutes les responsabilités. Et lui endosse tous mes coups, en espérant qu'il ait retenu la leçon, mais faut croire que non. Quand est-ce que ce connard va arrêter de m'emmerder et de grandir ? J'en ai marre de m'inquiéter pour lui. Si ça continue, je vais mourir d'un arrêt cardiaque.

…

Si vous lui dites ça, je vous défonce, ok ?