Je m’appelle Kuroko Tetsuya. J’ai 14 ans et je suis dans le collège réputé Teiko, à Tokyo. Je suis surnommé le Fantôme. Pas comme ceux dans les films ou dans les histoires d’horreur qu’on se raconte, mais plutôt, je suis quelqu’un de très effacé. Je manque complètement de présence, et de personnalité. Chaque fois que je parle à quelqu’un il se met à crier et à s’enfuir, loin de moi. Quoi que cela me dérange pas tant que ça, mais j’aimerais bien qu’on me remarque au moins une fois. Personne ne sait qui je suis, même les professeurs ont du mal avec moi. J’ai mon nom dans la liste des élèves, mais cela ne change rien.
Depuis que je suis né c’est ainsi, je me suis habitué à ce mode de vie de fantôme. Je n’ai pas d’amis, ni connu l’amour dans ma vie. Je ne suis pas pressé loin de là. Mais au fond de moi, dans mon cœur, une douleur est présente. Comment puis-je vivre ainsi? Je n’en ai aucune idée moi-même.
Bref, j’ai toujours cru que je ne changerais jamais, que ma vie ne changerait jamais. Pourtant, un jour arriva un miracle. C’était par un garçon de ma classe qui perturba tout. Je l’avais déjà remarqué avant. Avec sa taille quoi de plus normal, il dépassait tout le monde. On n’était pas voisin de table, ce qui me surpris un peu. C’était l’heure du déjeuné, je mangeais mon maigre bentô, n’ayant pas un gros estomac, sur le toit de l’école. Personne n’y va d’habitude alors il m’a surement suivi jusqu’ici.
Il s’est présenté sans demandé mon nom, il le savait déjà pour m’avoir remarqué. On a finalement mangé ensemble et on discuta un peu. Surtout lui, je ne parle pas beaucoup de nature. On retourna ensuite à nos cours et on s’était dit au revoir à la fin. Je rentrai chez moi, le cœur gros. Je ne sais pas, je crois…que j’étais réellement heureux pour une fois dans ma vie. On m’a vu, on m’a parlé. Aucune fuite, aucune peur. Juste, de la joie, de la bonne humeur. Un début d’amitié, et je me suis point enflé la tête, puisque les jours suivants, moi et ce garçon on était toujours fourré ensemble. Difficile à croire, on est tellement différent. Nos goûts sont différents.
Mais cette amitié ne dura pas éternellement. La reconnaissance, le respect, l’amitié. Tout cela se transforma en autre chose. Quelque chose de bien plus fort. Fort, mais douloureuse. C’était difficile à contenir en moi. Je ne voulais pas qu’il le sache, de peur de le dégoûter. Oui, je suis tombé amoureux de lui, d’un garçon. Mon premier amour était contradictoire à la nature humaine. Homophobe? Je ne l’ai jamais été. Je n’avais juste aucun avis là-dessus. Maintenant que je le vivais, je savais que les sentiments sont aveugles.
Mais quel bonheur que j’ai eu quand il se déclara à moi, quand la phrase ‘‘Je t’aime’’ sorti de sa bouche. En guise de réponse, je l’avais pris dans mes bras, avec le sourire le plus sincère que j’ai eu. J’ai passé les plus beaux moments avec lui. C’était l’amour parfait, sans faille. Le bonheur total.
Du moins, c’est ce que je croyais.