Une putain de journée avait commencé. Il fallait qu'il se l'avoue... Yôsen était vraiment, mais vraiment pas, le lycée le plus calme du Japon. Loin de là, elle était bruyante à souhait, remplie d'élèves qui s'amusaient à lui dire, je cite : « Tes cheveux, c'est une colo hein ? Quelle idée de faire suivre le même traitement à ses sourcils ! » Mais fuck quoi ! Non, ses cheveux bleu roi n'étaient en rien une colo ainsi que ses sourcils ! C'était NA-TU-REL ! Qu'on lui foute la paix bordel ! Depuis son arrivé, donc le début de semaine sachant qu'on était jeudi, on avait pas arrêté de l'emmerder de façon royale. Il s'était retrouvé à boiter la veille pour une raison qu'il ne dirait jamais pour sa propre fierté, et là, on le faisait chié à cause de ses cheveux ? Il y avait de quoi s'énerver...

C'est donc de mauvaise humeur qu'il avait débuté sa journée. Quand il avait ouvert les yeux d'un sommeil sans rêve, il avait commencé par balancer son réveil par la fenêtre. S'attirant les foudres de son voisin du dessous ( Takeru * sors * ) pour avoir malencontreusement explosé son vase de fleurs... Il en avait eu un rire à en faire pâlir plus d'un. Après, pour couronner le tout, son eau chaude était devenue glacial.... Directement, une envie d'assassiner son père l'assaillit. Il était à peine en début de mois, et il ne lui avait pas payé son eau. Ça faisait sept jours qu'il était là... Sept … et non rien. Tsss Putain de journée...

Quand il était allé au lycée, non s'en avoir râler sur son voisin pour lui avoir envoyé son clebs aux fesses, on l'avait encore regardé de travers. Leurs problèmes ? Être bleuhophobe... Bien que ce mot n'existe pas, il le leur dirait bien. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, loin de là, c'était juste qu'il manquait, encore, d'arrivé en retard en cours. Pourquoi devait-il commencer par histoire. Il détestait ce cours autant que l'anglais -un cours où ses points étaient médiocre- et les maths.

Après, vive l’entraînement. Il faisait son possible, son postérieur s'en souvenant encore, pour resté éloigné de Murasakibara. Dès qu'il le voyait, il devenait aussi blanc que neige. Rien que le voir lui redonnait mal au cul. C'est donc avec une excuse bidon que le coach lui avait accordé la journée pour se reposer.

Seiji s'était donc rendu, avec des sueurs froides dans le dos, à la bibliothèque de Yôsen. Il était passé ni vu ni connu devant la vieille dame qui, deux jours avant l'avait foutu hors de la salle pour avoir gentiment menacer un élève de dernière année. Il s'était donc mit à arpenter les différentes allées. Allant dans le rayons géographie au début pour se retrouver dans : manga – hentai – yaoi – yuri. Une bibliothèque d'école pouvait vraiment avoir ce genre de livres ? C'est surtout à la partie yaoi qu'il s'intéressait. Il prit donc deux trois livres et parti s'installer à une table qu'un binoclard venait de quitter. Ce qu'il y trouva ? Un cahier de dessin. Il le feuilleta un peu puis le fourra dans son sac. Si le gars revenait, il s'amuserait. Il avait un besoin urgent de faire chier son monde.

Il repéra ensuite une petite table mise à l'écart. Il voulu y aller mais..

Hum... Excuse-moi, tu n'aurais pas vu un carnet à dessin d'environ cette taille ?

Seiji le regarda alors avec un regard glacial. Le pauvre gars n'allait pas revoir son carnet de si tôt... Le basketteur se mit à le dévisager de bas en haut. Il soupira avant de pester. Il avait voulut être seul et voilà qu'il devait faire... faire quoi au juste ?

« Carnet à dessin … tsss ouais pas là... » fit-il en montrant la table de la quelle il venait de se lever. Pour l'avoir dérangé, il allait l'emmerder en retour. Quoi de plus sympa pour assouvir sa mauvaise humeur de la journée ?

Après lui avoir répondu, Seiji n'écouta plus, passant plus sont temps à le regarder. Et bien que l'on voyait que son interlocuteur était masculin à cent pour cent, les traits de celui-ci étaient fin, lui donnant un petit côté féminin. Un sourire presque pervers ~pour ne pas dire pervers~se dessina sur les lèvres du bleuté.
Il continua à fixer le brun quand il regarda correctement sous la table, et ce, toujours avec ce regard à faire froid dans le dos. Il le détaillait pour tout dire. Depuis qu'il vivait seul, il pouvait aisément regarder la gente masculine. Car il fallait l'avouer, quand il vivait avec son père, il ne lui avait jamais dit. En fait, il n'y avait que son frère, Ryushiro qui le savait... qu'il était gay. Rien que de penser à lui, il serra les poings, le mettant un tout petit peu plus de mauvais poil.

Ah, tu lis des mangas ? C'est quoi ?

Là, Seiji se ''réveilla'' et cligna plusieurs fois des yeux. Mais en quoi ça le regardait sérieux. Il ne cherchait déjà plus après son carnet ? N'importe quoi ! Il n'était donc décidément pas fort important pour lui. Dans un soupire, il tendit un des mangas devant le plus petit avec un grognement. Un grognement comme l'aurait fait un animal et qui voulait sûrement dire : fais gaffe à ta réponse. Il le savait, ne pas faire attention à lui aurait été encore plus emmerdant puisqu'il était certain qu'il serait venu lui parler. Alors, il lui avait montré le yaoi. Et dès que cinq secondes furent passées, il retira le livre du champ de vision du garçon. Il pivota alors sur ses pieds, lui faisant maintenant dos. Par dessus son épaule, il le regarda et d'un ton tout à fait sérieux il lui dit :

« Si tu es intéressé... » Un rictus mauvais étira alors ses lèvres. « Au fait, ton bouquin quelqu'un l'a prit... »

Puis comme si rien n'avait été dit, il se faufila dans une allée et s'arrêta au milieu de celle-ci. La nervosité de ce type, il l'avait sentie. Et il s'en était régalée. Le voir ainsi nerveux avait été un vrai régale. Alors, le mener vers une fausse piste pour son cahier alors être une vraie partie de plaisir ! C'est seulement après, qu'il se rendit compte qu'il avait oublié de reprendre son sac. Sac qu'il avait déposé sur la table pour y rangé le carnet de dessin de l'autre.
Il soupira, se pinça le nez avec de grogner et fit demi-tour. Son sac de cours, tout comme le lycéen était toujours là. Il s'approcha alors, ferma vite la fermeture éclair avant que l'autre ne voit son cahier et le balança sur son dos.

Il avait passé le début de journée de façon totalement merdique, et il allait faire passé à ce garçon la fin de sa journée de façon... Merdique pour celui-ci, joyeuse pour lui...
Il allait s'amuser, il le sentait.

C'est un regard glacial que Seiji fixa sur le plus petit. Celui-ci toujours nerveux essayait de cacher sa nervosité. Mais naturellement, ses joues rosies le trahissait. Après un soupire, son sourire s'effaça, ses prunelles bleues recommencèrent à détailler le visage préoccupé du brun, laissant ainsi son esprit vagabonder.
Plusieurs questions couraient dans sa tête. Sans lunettes, comment était-il ? Voyait-il une fois enlevées ? Rien que le fait d'y penser, il avait une folle envie de lui piquer sa paire... Mais il le faisait déjà assez chier comme ça. Il soupira alors de nouveau quand il le vit faire un pas dans sa direction.

Hum. Tu as vu qui c'était, alors ?... J'aimerai vraiment le récupérer.

Seiji fronça les sourcils, jura tout bas puis passa sa main dans ses cheveux. Il avait l'air d'y tenir à son cahier. Il émit ensuite un grognement et tourna la tête, obligeant ainsi ses yeux à ses décoller du brun.
D'un côté, il voulait partir sans rien dire, le plantant là et garder le livre trouvé précédemment mais de l'autre, il voulait continuer à l'embêter encore un peu avant ? Bien entendu, il choisit la deuxième option sans même avoir eut besoin de réfléchir plus de dix secondes ! Avoir passé une journée de merde méritait au moins de pouvoir ennuyer quelqu'un une petit heure quitte à se le mettre sur le dos ? Non ?

« Qui ? Pas trop non. Je l'ai juste vu de dos. Mais il est parti par là... »

Et comme pour confirmé sa phrase, il pointa la direction du rayon d'où il venait de revenir. De nouveau, il tourna les talons et y retourna. Il vérifia ensuite que le petit à lunettes le suivait bien. Et quand il le remarqua derrière lui, un grand sourire mauvais s'installa sur sa fine bouche.

Il se stoppa soudain, portant sa main à son menton pour le saisir comme pour réfléchir. Tout compte fait, il la mettrait à exécution son idée précédente. Voir les gens sans lunettes, il avait toujours voulu savoir s'que ça changeait.
Il émit donc un petit rire puis repris sa marche à travers différentes allées de la bibliothèque.