Je suis certain que je t'ai affreusement manqué~ [Hayatan ~] /Yaoi o/~\ [Finished ~]

Voilà bien une semaine qu'Akashi avait fui de cette maudite salle de classe. Enfin, l'utilisation du verbe « fuir », dans ce cas précis, serait certainement mal vu par l'auburn, mais soit. Disons simplement qu'il avait battu en retraite afin de tisser une stratégie en son fort intérieur et ne plus réagir comme le dernier des imbéciles face à des pulsions aussi grossières. Voilà, ça sonnait quand même déjà nettement mieux – enfin, ça dépend de quel point de vue...
Durant cette courte semaine, ce n'était cette fois-ci plus à Hayato d'éviter Akashi – ou sûrement que si, aussi, il n'en savait franchement rien. La seule chose dont il était certain, c'était que lui faisait tout pour ne pas le croiser dans les couloirs ou la cour. Il ne supportait plus réellement de le voir, tout simplement parce que plus il le fixait, plus il s'énervait tout seul dans son coin à se demander pourquoi il lui avait sauté dessus comme une bête sauvage – même si ça n'avait pas l'air de lui déplaire, le bougre ! En somme, cette semaine fut terriblement calme, contrastant énormément avec la période psychopathique que le jeune basketteur avait eue quelques temps plus tôt. Et, pour tout dire, ça lui faisait le plus grand bien, malgré son esprit quelque peu troublé – et ça en faisait encore plus à son entourage direct, comme ses pauvres professeurs et camarades qui n'avaient pas demandé d'avoir un type pareil dans leur classe. Mais dire que son humeur ne dépendait que de choses aussi insignifiantes, ça le mettait carrément hors de lui... Quand il s'en rendait compte et qu'il acceptait, en lui-même, que c'était effectivement le cas. (Mauvaise foi, vous savez...)
Bref.
Il se remit plus ou moins de ses émotions, et, après s'être félicité de ne pas lui avoir totalement fait regretter d'avoir un visa- une insolence pareille, Akashi décida qu'il était temps d'aller récupérer son bien directement chez Shiroi – à savoir son superbe plateau de shogi qu'il avait lâchement abandonné dans sa fui- retraite. (Ce sont pas des lapsus, non non, ce sont des illusions, vous voyez ?)
Ne l'ayant pas vraiment cherché durant la journée – surtout parce qu'il doutait que le blandin ne se balade avec son plateau de jeu sous le bras – Akashi fit jouer ses relations afin d'obtenir l'adresse de celui-ci afin de s'y rendre après les cours. Il ne les menaça pas vraiment, mais, comment dire... Son visage sombre et pourtant orné du plus délicieux des rictus avaient beaucoup joué en sa faveur.
Sans se presser, il se dirigea vers chez lui, entra dans l'immeuble, et, arrivé devant la porte, il sonna. Lorsqu'elle s'ouvrit sur Hayato, il lança, son sourire habituel plaqué sur ses lèvres :

– Yo, Haya-chan~ ! Je suis sûr que je t'ai affreusement manqué.

Son sourire s'élargit, et il continua, en venant directement au vif du sujet, la tête penchée de quelques degrés sur le côté :

– Dis-moi, tu as toujours mon plateau de shogi ? C'est que j'y tiens à ce petit...

Ce qui fallait pas inventer pour avoir une excuse valable... (Et depuis quand en avait-il besoin, franchement ?)

Lundi matin, je me lève, sans envie aucune, pour aller en cours. Y a pas à dire, je me fais chier. J'adore ma vie, sincèrement. Elle est très intéressante sur beaucoup de points. Mais bon sang qu'est-ce que je m'ennuie quand Aka-chan n'est pas là. Ça fait environ une semaine qu'il m'a laissé son plateau de shogi et à vrai dire je me suis bien amusé avec. J'ai décoré l'intérieur de la boite au crayon en dessinant des caricatures des membres de la génération des miracles à partir de photos. Je me suis beaucoup amusé à vrai dire. Mais bon ça va bien 5 minutes quand je m'embête en cours quoi.
Là je suis chez moi et je me fais chier. Je pourrais faire une partie tout seul mais à vrai dire l'idée ne me tente pas, à chaque fois que j'installe les pions je me remémore la partie que j'ai faite avec lui et je balaye le plateau d'un revers de main. Je pourrais sortir ce soir, aller boire un coup en ville et finir ma soirée en bonne compagnie mais à bien y réfléchir j'ai un peu la flemme.
Tiens, je sais ce que je vais faire. Je vais enfiler mon yukata préféré et geeker sur mon ordi jusqu'à ce que je me sentes assez fatigué pour m'endormir sans rêver d'Elle. Ça m'arrive un peut trop souvent ces derniers temps d'ailleurs, la saison surement. Je me dirige vers mon placard et en sors mon yukata que j'enfile rapidement. Celui-ci est bleu clair avec des broderies grises en forme de grues. Il m'a coûté les yeux de la tête mais je ne le regrette pas, c'est mon préféré sur la dizaine de vêtements traditionnels que j'ai. Si je pouvais je le porterais en permanence mais bon, je passe déjà pas inaperçu alors des fringues pareilles.... Disons que je ne le porte que chez moi.
Les vêtements traditionnels comme les kimonos ou les yukata voire les haori et les hakama j'adore ça. Sauf que bon, mon portefeuille les apprécie moins que moi et puis de nos jours si on veut être un minimum discret il vaut mieux ne pas les porter à part chez soi ou au nouvel an.
Je suis assis sur mon lit, mon ordinateur portable sur mes genoux, en train de modifier mon dernier jet de l'Article. Oui, celui avec un grand A, comme Akashi ou Arrogant. Je suis loin d'avoir atteint mon objectif avec lui qui est de lui pourrir la vie jusqu'à ce qu'il pète une durite. Pour ceux qui se posaient la question, non, la dernière fois ne m'a pas suffit et je n'attend qu'une chose c'est de pouvoir recommencer, article publié ou pas.
Ma porte sonne et je relève la tête de mon écran, intrigué. Qui peut bien venir me déranger à cette heure ? Mes voisins sont encore au travail et je n'attends personne. Je pose mon portable et vais ouvrir la porte pour tomber sur Akashi.

– Yo, Haya-chan~ ! Je suis sûr que je t'ai affreusement manqué. Dis-moi, tu as toujours mon plateau de shogi ? C'est que j'y tiens à ce petit...

Je lui jette un regard mi-surpris, mi-amusé. Je ne m'attendais réellement pas à le voir chez moi. Je me doutais qu'il viendrait récupérer son jeu, c'est bien pour ça qu'il me l'a laissé, mais je ne pensais pas qu'il viendrait jusqu'à chez moi. D'ailleurs, comment a-t-il eu mon adresse ?

-Bonsoir Akashi. Eh bien si tu veux je peux te rendre ton jeu mais j'espère que tu me fera l'honneur d'accepter au moins une tasse de thé avant de partir comme la dernière fois ♥.

Je lui offre mon sourire le plus agaçant. Voila qui commence bien, finalement je vais peut-être passer ue soirée beaucoup plus intéressante que ce que j'avais prévu.

La porte s'ouvrit sur le membre du club de journalisme, habillé d'un yukata bleu et gris qui, il fallait bien l'avouer, lui seyait tout particulièrement. Mais allez donc faire dire ça à un Akashi tout feu tout flamme, vous vous rendrez vite compte que ça ne fonctionne pas vraiment... Accompagné d'un sourire particulièrement irritant, le blandin lâcha :

-Bonsoir Akashi. Eh bien si tu veux je peux te rendre ton jeu mais j'espère que tu me fera l'honneur d'accepter au moins une tasse de thé avant de partir comme la dernière fois ♥.

L'auburn fit preuve d'extrême sang-froid afin de ne pas s'énerver face au message subliminal – pas subliminal du tout – qu'Hayato venait de lui faire parvenir. Partir, partir... Heureusement qu'il n'avait pas dit s'enfuir ! Là, il lui aurait directement fait manger ses pièces de shogi, pour la peine. Il préféra noter, en revanche, l'utilisation toute particulière de son nom de famille complet, sans ajouter le moindre suffixe visant à le réduire – et à l'agacer, à vrai dire. Depuis combien de temps ne l'appelait-il plus « Aka-chan » ? Il y avait bien une chose qu'Akashi avait remarqué chez Hayato : le pouvoir que les mots avaient sur lui, et, surtout, celui qu'il avait sur eux. Chaque mot semblait pesé ; et, ainsi, si ça n'avait pas été lui, il aurait presque pu croire que ce n'était qu'un simple oubli. Il devait simplement être trop prudent – et il n'avait pas tort de prendre des pincettes avec lui. Cette simple constatation le gonfla d'orgueil, et il ignora donc tout simplement le côté négatif de sa phrase, ne retenant que le meilleur.
Et le reste.
Accepter une tasse de thé, pourquoi pas ? Il voulait – au fond de lui, très enfoui sous son arrogance et son égocentrisme – rester en sa compagnie. Parce que, vraiment, il y avait quelque chose qui manquait quand il ne le voyait pas le suivre comme son ombre. Même si il était complètement chiant, et qu'il avait parfois – souvent – envie de serrer sa gorge, de plus de en plus fort, jusqu'à ce qu'il étouffe sous lui. Et savoir que, quoi qu'il arrive, c'était à lui de décider si il pouvait continuer à vivre ou non, savoir qu'il avait tout droit sur lui, de le briser si il le désirait ; c'était ça qu'il aimait ressentir. C'était certainement pour ça qu'il le voulait si proche de lui ; être certain qu'il pourrait le contrôler à souhait, comme une marionnette épouvantée, et, malgré tout, goûter encore et encore à ce qu'il se cachait dessous son masque.
Et, lorsqu'il le voyait, de cette manière-là, si irritant dans ses fringues qui le rendaient si se-...
Bref.
Ça l'agaçait, parce qu'il voulait – réellement – lui faire comprendre que, quand on s'approche trop près du soleil, on s'en brûle les ailes. Et ce n'était pas lui, pauvre petit angelot au sourire de diable, qui parviendrait à lui échapper.
Il ne signait pas vraiment son arrêt de mort en l'invitant chez lui.

– Avec grand plaisir, lui répondit Akashi, tout sourire, une lueur mauvaise brillant au fond de ses yeux. Je me permets d'entrer~

Non. Il regretterait simplement bientôt son imprudence...

– Avec grand plaisir. Je me permets d'entrer~

Je m'efface pour lui permettre d'entrer. Je ne pense pas m'avancer en disant que mon yukata lui plait en tout cas. Il a un regard presque dérangeant mais je le trouve tellement amusant par moment que je ne peux pas m'empêcher de le faire tourner en bourrique. Rien que pour la satisfaction de réussir à l'énerver je cours sans problème le risque qu'il me saute dessus pour m'égorger avec ses ciseaux. Non je ne suis pas masochiste, juste un emmerdeur.
Je le laisse détailler la pièce et vais dans la petite cuisine pour mettre de l'eau dans ma bouilloire et la faire chauffer. Alors, le thé est dans le placard au dessus de l'évier si je me rappelle bien. Ben quoi ? Vous pensez que j'en bois souvent ? Raté, je préfère le café, le thé j'en ai pour mes rares invités. Et rares parce qu'ils le sont, je n'aime pas ramener de gens chez moi en règle général. Je préfère aller chez les autres.

-J'espère que t'aime le thé vert, j'ai que ça.

Je farfouille dans les étagères jusqu'à ce que je trouve deux tasses que je retourne poser sur la table en attendant que l'eau finisse de chauffer. Je n'ai qu'un petit trois pièces avec un salon-chambre qui donne sur l'entrée, une salle de bain minuscule et une cuisine mais à vrai dire je l'aime bien cet appart', je m'y sens bien.
Je m'assois sur mon lit, enfin le truc qui me sert de lit puisqu'en fait c'est un matelas à même le sol donc pas un lit techniquement... Oui je sais que vous vous en foutez. Donc, je m'assois sur mon lit. Tiens bah puisqu'il est venu chercher son plateau je me demande s'il va aimer son nouvel "intérieur"... Surement pas, mais bon comme c'est le but je trouve pas que c'est un problème. Et si ça se trouve je vais réussir à l'énerver suffisamment pour qu'il l'oublie chez moi... Bon je sais c'est pas crédible mais on ne peut pas prévoir les réactions d'Akashi.
Heeuuu, je viens de le remarquer mais il fout quoi avec mon ordi l'autre, là ? Je me lève brusquement et lui prend le portable des mains avant de le fixer d'un air furieux. Il y a toutes mes photos là-dedans dont des trucs privés que je ne tiens pas à montrer à qui que ce soit, du genre des photos de moi qui datent du collège, des photos d'elle et quelques-unes de mes coups d'un soir. Et puis surtout il y a mon article quoi.

-Te gênes pas surtout.

Seijuro pénétra d'un pas lent et mesuré dans l'appartement, délaissant ses chaussures à l'entrée comme le souhaitait la coutume japonaise, et laissa ses yeux vairons courir sur les différents meubles disposés dans la pièce, qui servait visiblement de chambre comme de salon. Le basketteur s'assit à même le sol et détailla même, du coin de l'œil, les courbes délicieuses et particulièrement délicates de son hôte, pendant que celui-ci allait faire du thé dans la cuisine. (Il n'allait pas bien dans sa tête, ou quoi ? C'est le yukata qui le trouble, c'est pas de sa faute...)

-J'espère que t'aime le thé vert, j'ai que ça.
– Ouaip, c'est bon... murmura-t-il en se penchant de quelques degrés pour encore voir sa silhouette avant que le troisième année ne disparaisse, avant de pousser un soupir résigné.

Lorsqu'il ne l'eut plus dans son champ de vision, son regard fut automatiquement attiré par l'ordinateur portable du blandin, et il ne se gêna pas le moins du monde pour le prendre sur ses genoux et farfouiller dans les dossiers de son propriétaire. La plupart possédaient des titres plus ou moins explicites et regorgeaient de photo qu'il ne voulait certainement pas voir – qui lui retirèrent d'ailleurs un froncement de sourcil mécontent. Avant cela, il avait néanmoins lu en diagonal l'article le concernant avant de passer à autre chose – notant tout de même, au passage, des expressions comme « arrogant » et « narcissique », « mauvais perdant ». Et, à présent, il fixait sans sourciller un dossier qui avait attiré son attention, non pas de par les photographies qu'il contenait, mais surtout de par le titre, court, et pourtant clair, qui semblait résonner dans son esprit comme un gong puissant.
« Elle ».
Tiens tiens... Ça lui rappelait quelque chose.
Il n'eut pas le temps d'aller plus loin dans sa réflexion, puisque son hôte vint se rasseoir, avant de se relever précipitamment pour lui arracher l'appareil des mains.

-Te gênes pas surtout, lui lança-t-il froidement.
– Ahah, non, je ne me gêne pas, justement, répliqua Akashi en riant quelque peu, amusé par tant de vivacité de sa part.

Il ne l'avait jamais vu comme ça.

– Ah, au fait, d'où je suis arrogant, narcissique et mauvais perdant ? soupira-t-il, faussement outré. Je suis pas mauvais perdant, puisque je ne perds jamais, de un. De deux, c'est pas vrai. Et puis, honnêtement, change cette photo, elle ne me met vraiment pas en valeur...

« Faussement », parce qu'il reconnaissait volontiers ces trois côtés-là de son caractère impossible à vivre – lui, par contre, il le vivait très bien !
Un sourire angélique, qui ne collait pas du tout à sa personnalité, flotta sur ses lèvres.

– D'ailleurs, Hayato, c'est qui « elle » ? rajouta-t-il en insistant bien sur son prénom, un peu mesquin, tout en sachant pertinemment qui elle devait être.

Il voulait juste voir dans quel état il se mettrait si il se mettait à lui poser de telles questions.

– Ahah, non, je ne me gêne pas, justement.

Ho l'enfoiré. Le sale petit... Herm herm, je deviens vulgaire là. Non seulement il fouille dans mes affaires mais en plus il essaye de me provoquer. Ho ce que ça m'énerve ça. Je tente de reprendre un visage neutre en me retenant de lui tirer la langue. Réaction puérile je sais mais en l’occurrence ça correspondrait très bien avec son attitude de sale gosse trop curieux.

– Ah, au fait, d'où je suis arrogant, narcissique et mauvais perdant ? Je suis pas mauvais perdant, puisque je ne perds jamais, de un. De deux, c'est pas vrai. Et puis, honnêtement, change cette photo, elle ne me met vraiment pas en valeur...

J'éclate de rire devant son expression faussement outrée. Au moins il a l'honnêteté d'admettre, même à demi-mot, ses plus gros défauts. J'en attendais pas temps même si je me suis gardé de mettre sur le papier des caractéristiques que j'ai pu expérimenter d'un point de vue personnel comme son sadisme.

– D'ailleurs, Hayato, c'est qui « elle » ?

Je retiens de justesse un sursaut de surprise alors que ma bouilloire se met à siffler. Je me lève précipitamment, trop heureux de pouvoir éviter de répondre à sa question tout de suite. Je sors l'eau du feu et la verse dans la théière avec le thé puis l'amène dans le salon. Je me met face à lui, les poings sur les hanches, debout.

-Pourquoi est-ce que tu poses la question tout en sachant pertinemment que je n'y répondrais pas ? Tu es vraiment étrange Akashi. Surtout que tu sais aussi de qui il s'agit.

J'ai conscience de réagir comme un imbécile, je sais parfaitement que plus je serais réticent à lui donner ce qu'il veut, plus il insistera. Sauf que je ne compte pas lui faciliter la tache. Ce n'est pas parce que j'ai craqué une fois qu'il pourra recommencer. Je ne suis pas ce genre et il le sait. Alors pourquoi ? Pourquoi il s'acharne comme ça ? Parce que c'est plus intéressant d'avoir un bon adversaire ? Je n'y crois pas, tout ce qui l'intéresse c'est de gagner alors pourquoi il ne va pas chercher une autre victime.

- Je ne suis pas disposé à parler de ça. Surtout pas avec toi.

Akashi jubilait.
Alors que la bouilloire s'était mise à siffler, il vit un léger mouvement de surprise ; un sursaut, ou plutôt un frémissement. Hayato se précipita presque jusque dans la pièce adjacente, certainement trop heureux de ne pas avoir à supporter son interrogatoire plus longtemps. Alors qu'il revenait avec les tasses de thé, Akashi se demanda soudainement si il allait laisser passer ses paroles déplacées, et s'apprêtait à soupirer de dépit lorsque le blandin lui répondit, poings sur les hanches :

-Pourquoi est-ce que tu poses la question tout en sachant pertinemment que je n'y répondrais pas ? Tu es vraiment étrange Akashi. Surtout que tu sais aussi de qui il s'agit.

Un sourire vrai, très indulgent, fondit sur les lèvres de l'auburn. Dire qu'il s'amusait comme un petit fou était un euphémisme.

– Ce n'est pas une nouvelle, que je sois étrange, souffla-t-il, plus pour lui même que pour son vis-à-vis.

Et il le pensait. Étrange, autre euphémisme le caractérisant pourtant assez fidèlement. Mais là, ce n'était pas simplement de l'étrangeté ; disons tout bonnement que, maintenant qu'il était là, ç'aurait été idiot de ne pas en profiter pour lui extorquer, de force s'il le fallait, quelques informations. Pour le moment, il préférait néanmoins le pousser à en parler par lui-même, et si ça ne fonctionnait pas comme il le souhaitait... Bahh, il verrait bien le moment venu.

- Je ne suis pas disposé à parler de ça. Surtout pas avec toi.

Il ne sut pas immédiatement quoi lui répondre, trop occupé à le détailler – encore – dans son yukata. Rahh, il allait bien finir par s'en remettre...

– « Surtout pas moi » ? C'est censé vouloir dire quoi ? Ah, oui, j'avais oublié que tu me détestais probablement, ricana-t-il. Et que j'étais... Arrogant, narcissique et mauvais perdant.

Au final, ça l'avait peut-être vexé tout de même... Mais il préférait ne pas le montrer plus qu'il ne l'avait déjà fait. Si ça n'avait pas été Akashi, il se serait mordu la langue pour avoir osé prétendre qu'il avait été aussi profondément irrité par ses mots.
Il se racla la gorge, leva ses yeux vairons, et les ancra dans ceux du journaliste.

– Mais c'est pas grave, c'est pas grave, rajouta-t-il en secouant la main, ricanant doucement une nouvelle fois. Je comprends tout à fait. (Son sourire se fit plus acéré.) Néanmoins... Ne crois pas que je laisserai tomber comme ça.

Il fit une pause, continua, en se remémorant son visage aux traits fins :

– C'est fou, quand même. Elle a l'air inoffensive. Ou pas capable de te mettre dans un état pareil.

Akashi pencha la tête sur le côté, et finit par soupirer :

– En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je ne l'aime déjà pas.

– « Surtout pas moi » ? C'est censé vouloir dire quoi ? Ah, oui, j'avais oublié que tu me détestais probablement. Et que j'étais... Arrogant, narcissique et mauvais perdant.

J'émet un petit rire, amusé et moqueur. Ho, donc je l'ai vexé, voila qui fait plaisir. Au moins ça prouve qu'on peut le toucher, surtout sur ça. Quand au fait que je le déteste... Disons que ça dépend des moments. Par exemple quand il me regarde dans les yeux comme ça j'ai un peu de mal à le détester je l'avoue. Il a toujours cette lueur moqueuse et arrogante dans les yeux et je crois bien que c'est aussi pour ça qu'il m'intéresse autant.

– Mais c'est pas grave, c'est pas grave. Je comprends tout à fait. Néanmoins... Ne crois pas que je laisserai tomber comme ça.

Je retire ce que j'ai dit... Je le déteste. Mais comment il fait pour me mettre dans des états pareil sérieusement ? Il me déstabilise à un point... Ça devrait pas être permis quoi. Je ne comprend pas comment il se débrouille pour me troubler autant, je veux bien qu'il m'intéresse mais dans ce cas pourquoi il arrive à me déstabiliser ?

– C'est fou, quand même. Elle a l'air inoffensive. Ou pas capable de te mettre dans un état pareil. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je ne l'aime déjà pas.

Je le fixe, troublé et surpris. Il a regardé mes photos donc. Quelque part je ne sais pas si ses paroles m'inquiètent ou me font peur. Il n'y a que moi qui a le droit de la juger. Je m'accroupis devant lui et caresse lentement sa joue, un petit sourire aux lèvres.

-Libre à toi de penser ce que tu veux mais tu aurais tort de te fier aux apparences, elle est encore plus sadique et vicieuse que toi et c'est elle qui m'a tout appris.

Oui tout, mais elle m'a aussi pris beaucoup de choses dont certaines que je doute de pouvoir retrouver un jour. Elle m'a pris ma dignité et même plus et ça je ne lui pardonnerais pas mais je suis le seul à avoir le droit de lui en vouloir.

Akashi retint un léger sourire à la vue du visage d'Hayato, qui ne savait pas quelle expression adopter. Tantôt ses yeux se voilaient d'une moquerie à peine dissimulée, tantôt d'un trouble insoupçonnable, qu'il semblait vouloir endiguer immédiatement. Haya-chan n'aimait visiblement pas perdre le contrôle de ses émotions – et le basketteur le comprenait totalement. Il n'y avait rien de plus agaçant que de se rendre compte que la situation devenait hors de contrôle. Et, lorsqu'on laisse ses sentiments prendre autant le dessus, il est inévitable qu'elle le devienne.
L'auburn se serait presque mordillé la lèvre pour retenir un léger rire. Haya-chan, Haya-chan... Si beau, mais si désespérément troublé, troublant ; qu'avait-il en tête ? Et ces yeux, bon Dieu... Pourquoi avait-il cette lueur-là, indéfinie, et indéfinissable, qui brillait dans son regard ? Et sa main, douce, qui caressait mielleusement sa joue... Son souffle sur son visage...
Il en aurait vraiment ri. D'un rire dément, complètement taré, qui aurait certainement tôt fait d'inquiéter suffisamment les personnes le côtoyant pour qu'ils l'enferment dans un asile sur le champ. Et c'était certainement la raison pour laquelle il s'y refusait – un peu de dignité, que diable.

-Libre à toi de penser ce que tu veux mais tu aurais tort de te fier aux apparences, elle est encore plus sadique et vicieuse que toi et c'est elle qui m'a tout appris.

Un large sourire élargit les lèvres du sportif.

– Là, c'est toi qui me sous-estime.

Il pencha la tête, plissa les yeux, ne se départissant pas de son sourire. Il glissa lui aussi sa main sur sa joue, puis sur sa nuque, pour l'obliger à ramener son visage près du sien. Il ne fit pourtant rien d'autre que le fixer dans les yeux, leurs nez se frôlant à peine ; juste le fixer, silencieux, le maintenant avec force dans cette position.

– Néanmoins, je t'ai déjà dit, souffla-t-il soudainement, les mots glissant entre ses lèvres, que tu ne connaissais pas encore toute l'étendue de ma cruauté. Tu ne me crois pas, Haya-chan ?

Si il l'avait voulu, il aurait pu le briser...

Il sourit, amusé par mes paroles sans doute, un large sourire moqueur qui me serre le coeur. J'en ai assez de cette situation merdique. Tellement marre d'avoir l'impression que je ne suis que son jouet, que quoi que je fasse ce ne sera que me débattre un peu plus contre l'inévitable.

– Là, c'est toi qui me sous-estime.

Non Akashi je suis loin de te sous-estimer et c'est là le problème, tu me fais trop peur parce que justement je te vois comme tu es, un sadique, un manipulateur. Quelqu'un qui prend plaisir à jouer avec les gens comme avec tes pions de shogi. Tu l'admet sans remord et moi ça me terrorise de me dire que je me retrouve avec toi en face, une personne que je ne peut pas contrôler et dont je peut pas prévoir les réactions. T'avoir en face de moi comme maintenant, alors que tu t'amuses à me faire craquer ça ne me fait pas rire, loin de là. Tu essaye toujours de briser cette façade que j'ai eu tant de mal à construire. Pourquoi ? Il n'y a rien d'autre derrière qu'un coeur brisé et tu le sais, quel est intérêt de vouloir jouer avec ?

– Néanmoins, je t'ai déjà dit, que tu ne connaissais pas encore toute l'étendue de ma cruauté. Tu ne me crois pas, Haya-chan ?
-Je te crois trop pour mon propre bien. Pourquoi tu ne veux pas me laisser tranquille ? Des jouets tu peux en trouver plein ce n'est pas ce qui manque, pourquoi moi ?

J'ai presque crié, à bout de nerf. Merde qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Je m'étais juré d'en finir avec tout ça. Je ne sais plus comment m'y prendre avec lui, je suis perdu.

-Je te crois trop pour mon propre bien. Pourquoi tu ne veux pas me laisser tranquille ? Des jouets tu peux en trouver plein ce n'est pas ce qui manque, pourquoi moi ?

Akashi le relâcha doucement, scrutant sans ciller son visage. Pourquoi ne pas le laisser tranquille ? Pourquoi lui ? Il ne le savait même pas lui-même... Alors comment Hayato aurait-il pu en connaître la réponse ? Il n'avait pas de raison de le faire. Akashi n'a jamais tort, et ses ordres sont absolus ; Akashi est absolu. Pourquoi ne voulait-il pas le comprendre ? C'était certainement ça, le plus agaçant : il ne le voyait pas plier devant lui, et encore moins se prosterner comme il le souhaiterait. Le voir ramper comme un insecte, un vulgaire clébard, c'était certainement ça qu'il voulait. Et probablement que, lorsque ce moment arrivera, il s'en désintéressera, et cherchera, ailleurs, un autre de ces jouets qui l'amusaient tant. Des jouets qui le fusilleraient du regard, qui se dresseraient devant lui, qui ne lui offriraient pas la moindre prise. Et pourtant, une emprise sur lui, il en voulait : il voulait le contrôler, entièrement, et était trop arrogant pour pouvoir accepter qu'il lui échappe de cette manière.
Akashi... Seijuro est plein de contradictions évidentes.
Il pencha la tête sur le côté de quelques degré, laissa un sourire condescendant élargir ses lèvres.

– Je ne sais pas.

La phrase lui avait échappée ; il n'aurait même pas souhaité la prononcer. Akashi haussa les épaules.

– Peut-être que tu es plus amusant que la plupart de ces personnes médiocres que j'ai pu rencontrer jusqu'ici ? Oh, c'est presque un compliment que je te fais là.

Il s'était quelque peu éloigné, avait glissé son regard sur la théière qu'il avait ensuite empoignée. Il leur versa une tasse de thé à chacun, sans se presser, tout en parlant, avant d'en boire une gorgée. Il n'avait, durant ce temps, pas regardé une seule fois dans la direction du blandin.

– Ahhh, ça fait du bien. Ça réchauffe un peu.

Il lui lança un nouveau sourire hypocrite, avant de laisser son attention se reporter vers sa boisson chaude, qui lui brûlait agréablement les mains.

– Je ne sais pas. Peut-être que tu es plus amusant que la plupart de ces personnes médiocres que j'ai pu rencontrer jusqu'ici ? Oh, c'est presque un compliment que je te fais là.

Je le fixe, surpris. Il va me rendre dingue ce type, définitivement. Comment peut-il ne pas savoir pourquoi il s'acharne sur moi ? Bon d'accord, au départ je l'ai un peu cherché mais je n'ai jamais voulu que ça aille aussi loin. Je voulais seulement écrire un article sur lui et je me retrouve à jouer au chat et à la souris, c'est pas vraiment ce que j'avais prévu à la base.
Il se lève et sert deux tasses de thé dont une qu'il me tend sans m'adresser un regard. Je déteste ce sourire hypocrite qu'il me lance quand il se fout de ma gueule. Il s'amuse avec mes nerfs et je ne supporte pas ça parce que je sais très bien que si je craque ça voudra dire que j'ai perdu. Et j'ai beau aimé jouer je déteste perdre. J'avale une gorgée de mon thé après avoir soufflé dessus, histoire de ne pas me brûler.

-Tu me trouves amusant ? Vraiment ? Je me pensais plutôt insupportable mais après tout chacun son point de vue. Enfin c'est pas comme si je te trouvais inintéressant non plus.

Je lui renvoi un sourire tout aussi hypocrite avant de porter ma tasse à mes lèvres. Tu veux jouer à ça ? Très bien, mais ne compte pas sur moi pour céder aussi facilement. Tu as peut-être réussi à me déstabiliser une fois mais ça ne marchera pas une deuxième.

Akashi continua un instant à boire son thé, le fixant du coin des yeux, un demi-sourire étirant ses lèvres. Il prit son temps, poussa un soupir ravi – ce thé était définitivement génial. Puis, il reposa la tasse, la lorgnant quelques instants, laissant son regard suivre la moindre de ses courbes, et les volutes de fumée qui s'en échappaient encore. Le silence s'étira encore, jusqu'à ce qu'il se décide à le briser, plantant soudainement ses yeux dans ceux d'Hayato.

– Eh bien, j'en suis flatté, Haya-chan.

Il en fallait peu pour flatter son égo, en même temps ; mais sa voix trahissait quelque peu son amusement, qu'il ne parvenait pas à réprimer. Et, plus il y pensait, plus il avait envie d'éclater de rire.
Akashi reprit sa tasse en main, caressant la porcelaine du bout de l'index, un ricanement léger le secouant.

– Alors, dis-moi, à présent : qu'y a-t-il de si intéressant chez moi ? ♥ Il doit bien y avoir une raison là-dessous, tu ne penses pas ?

Son regard brilla d'une lueur malsaine.

– Il faut être complètement masochiste pour pouvoir songer, même une seconde, à me poursuivre de la sorte, sans abandonner, et accepter de te mettre en si... mauvaise position.

Il lui avait mainte et mainte fois donné l'occasion de s'enfuir, alors pourquoi restait-il encore ?

– Mais peut-être que c'est ça qui fait que nous faisons si bien la paire ? Toi, masochiste en puissance, et moi, sadique reconnu ? se moqua encore l'auburn, pour en rajouter une couche.

Il rajouta ensuite, agité d'un bref rire :

– Toi, ta version, c'est quoi, Haya-chan ? ♥

Bon au vu de son regard et du ricanement qu'il vient de lâcher je crois que j'aurais pas du dire ça. Bon c'est vrai que je le trouve intéressant mais je ne pense pas être le seul, je suis simplement celui qui s'est décidé à creuser un peu c'est tout.

– Il faut être complètement masochiste pour pouvoir songer, même une seconde, à me poursuivre de la sorte, sans abandonner, et accepter de te mettre en si... mauvaise position.

Moi maso ? Non je ne crois pas, je dirais plus que j'ai horreur de ne pas pouvoir satisfaire ma curiosité et quoi qu'on en dise une personne aussi complexe et étrange que lui est forcément intéressante. Même si en l’occurrence c'est à mes risques et périls que je m'approche de lui.

– Mais peut-être que c'est ça qui fait que nous faisons si bien la paire ? Toi, masochiste en puissance, et moi, sadique reconnu ?

Je m'étrangle à moitié avec mon thé en l'entendant. Mon Dieu, il veut me tuer ou quoi ? Il sous-entend que j'essaye d'aller vers lui parce que je sais qu'il est un sadique ? Mais il est complètement malade, je m'en passerais bien de son sadisme moi.

-J'ai pas de version là-dessus Aka-chan ♥. Si tu me vois comme ça je sais pas bien ce que je pourrais y faire même si je m'en passerais bien de ton sadisme crois-moi.

Je reprend une gorgée de thé pour me calmer. Non vraiment, je ne le comprend pas. Je suis peut-être un peu téméraire quand il s'agit de journalisme je veux bien l'admettre, suffit de voir avec Aomine, mais de là à dire que je suis masochiste il y a quand même une grosse différence.

-Sincèrement, quand tu en parle comme ça ça fait un peu peur.

Je le dirais pas mais vu la façon dont il l'a dit on aurait cru qu'il parlait d'un couple SM... Ho mon Dieu, rien que d'y penser ça me dégoûte, moi avec lui ? Je ne suis pas suicidaire merci bien.

[hrp : et tu te dis "mais ce mec est aveugle ou il le fait exprès ?"]

Akashi le vit presque s'étouffer avec son thé, et ne put retenir un léger éclat de rire. Pour sa part, il finit sa tasse et l'observa du coin de l'œil, amusé. Ses réactions étaient juste hilarantes – mais au combien prévisibles. Ce qui ajoutait à son hilarité, en fait...

-J'ai pas de version là-dessus Aka-chan ♥. Si tu me vois comme ça je sais pas bien ce que je pourrais y faire même si je m'en passerais bien de ton sadisme crois-moi.

Il marqua une pause, qu'il utilisait afin de, visiblement, faire refluer sa peur. Ses yeux brillaient à nouveau de cette lueur indéfinissable.

-Sincèrement, quand tu en parle comme ça ça fait un peu peur.

L'auburn reposa sa tasse, et fixa quelques instants son sempai, tête penchée de quelques degrés. Un sourire passa furtivement sur ses lèvres, et il lança, indulgent :

– C'est tellement drôle de te troubler de cette manière, Hayato. Mais ne t'inquiète pas ! Pas la peine d'être si tendu, je ne ferai rien.

Bien que, sur le coup, le voir habillé de la sorte lui avait donné de bien méchantes idées... qu'il s'était empressé de chasser. Il ne ferait plus rien, tout simplement parce que ça ne collait ni avec son caractère, ni avec son image, ni avec rien du tout. C'était dommage, mais il ne pouvait en être autrement. Mais bon, ça ne l'empêchait pas de s'amuser tranquillement avec ses nerfs, n'est-ce pas ?

– Bon, revenons-en aux faits : j'aimerai récupérer mon plateau de shogi, Haya-chan.

Il n'avait que trop traîné ici. Une fois le plateau en sa possession, il s'en irait bien gentiment.

Ce que je dis semble beaucoup l'amuser et je me renfrogne un peu, boudeur. Mais il veut quoi à la fin ? C'est pas suffisant pour lui de me voir gêné comme si j'étais une adolescente pré-pubère ? Sincèrement je suis content de pas rougir facilement dans ses moments là.

– C'est tellement drôle de te troubler de cette manière, Hayato. Mais ne t'inquiète pas ! Pas la peine d'être si tendu, je ne ferai rien.

Je le hais. Je le déteste. Me faire des sous-entendu pareils, à moi, alors qu'on est dans mon appart'... Il me le paiera, je sais pas encore quand ni comment mais il le paiera. Et non mes joues ne sont pas en train de virer au rose, c'est une illusion d'optique parce que mon thé est chaud. D'ailleurs je n'ai PAS de pensées perverses le concernant, et même si c'était le cas ce ne serait qu'un fantasme totalement stupide et inavouable. Je réagit comme un puceau ça va plus du tout.

– Bon, revenons-en aux faits : j'aimerai récupérer mon plateau de shogi, Haya-chan.

Je me retiens de rire de justesse. Je ne sais pas si j'ai très envie de lui rendre son jeu, quoi qu'il est de bonne humeur là donc ça devrait à peu près passer. Je ne suis pas vraiment qu'il apprécie la nouvelle déco que j'ai faite à l'intérieur de son plateau. Bah, c'est pas non plus comme si j'avais gribouillé les cases.

-Hé bien je n'y voit pas d'inconvénient ♥.

Je me lève et pose ma tasse avant de me mettre accroupi pour farfouiller dans mon sac de cours, je crois me souvenir que je l'avais mis dedans.

Ses joues se coloraient imperceptiblement de rose. Akashi leva un sourcil à cette vue insolite, et laissa un sourire ravageur étirer ses lèvres. Il dissimulait tellement mal son trouble ! Ou peut-être était-ce parce qu'il était à présent habitué à le voir si peu expressif, et que le moindre changement dans son masque se remarquait instantanément ? En tout cas, si il continuait comme ça, sa raison volerait en éclat et là, ce serait foutu pour ses bonnes résolutions. Il le regarda se lever et s'accroupir devant son sac. Il sembla fouiller dedans durant quelques secondes.
Pendant ce temps, Akashi laissa courir ses yeux vairons sur son dos, glissant sur les courbes de son corps. Bon, d'accord, sa raison s'était envolée depuis longtemps, et là, c'était sa détermination à rester bien sagement assis qui s'émoussait lentement. Il l'avait fait exprès, c'est ça ? Bon sang, il était certain qu'il l'avait fait exprès. Saleté.
Il se leva à son tour avec lenteur, silencieux, et s'approcha de lui. Il se pencha quelque peu vers Hayato et l'effleura sans vraiment le vouloir, sûrement un peu trop près.

– Tu trouves, Haya-chan ? lui demanda-t-il doucement.

Akashi sourit, légèrement amusé, glissant sans brusquerie sa main droite sur son épaule.

– Ou peut-être que tu veux un peu d'aide ?~

Mais pourquoi il arrive à me troubler comme ça ? Sincèrement je ne comprend pas, il est là, penché sur moi, et je peux pas m'empêcher de me troubler et de rougir comme une fillette. Je suis ridicule franchement, d'habitude c'est moi qui fait rougir les gens, pas l'inverse. Il le fait exprès cet enfoiré j'en suis sur, me frôler comme ça c'est juste pas possible.

– Tu trouves, Haya-chan ? Ou peut-être que tu veux un peu d'aide ?~

Je frémis lorsque sa main effleure mon épaule. Réagit pas Hayato, reste stoïque ou ça voudra dire qu'il a gagné. Mais bon sang je peux pas là, j'ai tellement l'impression qu'il me drague que je peux pas rester calme, c'est trop stressant.

-Non ça va je vais le trouver.

Je me mordille la lèvre inférieure, nerveux et continue de fouiller dans mon sac. Au bout de quelques minutes de recherches infructueuses je dois me rendre à l'évidence, il n'est pas dedans. Je me redresse et regarde un peu autour de moi avant de le repérer à côté de ma tête de lit. Ha oui j'ai essayé de faire une partie tout à l'heure mais ça m'a soûlé donc j'ai rangé les pions et balancé le plateau. Je me lève et vais récupérer le jeu avant de le tendre à Akashi.

-Voila, je te re-proposerais pas de partie par contre, celle de la dernière fois m'a suffit.

Penché au dessus de lui, il le sentit se troubler de plus en plus, et le vit frémir imperceptiblement. Un sourire étira ses lèvres, une fois de plus, et il ne put que retenir un ricanement moqueur. Le voir rougir de cette manière et agir comme une adolescente pré-pubère était une vision totalement inédite – mais au combien délicieuse. Il lui sembla qu'il se mordillait les lèvres, alors qu'il lâchait :

-Non ça va je vais le trouver.

Sa nervosité rendait ses mains légèrement maladroites, et ses mots plus hésitants qu'à l'accoutumée. En se redressant, il manqua de lui mettre un coup – mais, merci à ses réflexes, Akashi se recula juste à temps. Il alla chercher son plateau, et le lui tendit.

-Voila, je te re-proposerais pas de partie par contre, celle de la dernière fois m'a suffit.

Il l'attrapa sans attendre, toujours aussi souriant, et en profita pour faire s'effleurer – fortuitement bien entendu – leurs mains. Il se rapprocha ensuite avec lenteur, et laissa tomber :

– Pourquoi donc ?

Un rire lui échappa.

– Je me suis beaucoup amusé, pour ma part~

Puis, alors qu'ils n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, il se pencha vers son oreille et lui murmura, laissant la pulpe de ses lèvres frôler sa peau fine :

– Tu es sûr que ça ne te plairait pas ?~

Dieu, qu'il aimait le voir si perturbé...~

Je crois vraiment qu'il le fait exprès. Bon d'accord c'est pas comme si ça me gênait non plus, il me plait c'est un fait. Mais quand même s'il pouvait arrêter de me draguer à mots couverts ça m'arrangerait. Un Akashi en colère ou trop curieux je peut à peu prêt gérer ça, un Akashi qui me drague c'est bizarre, je sais pas comment réagir.

- Pourquoi donc ? Je me suis beaucoup amusé, pour ma part~

C'est ça rigole, j'ai compris ton petit manège ça ne marchera plus cette fois. Je suis pas forcément quelqu'un de brillant mais niveau drague je m'y connais un minimum quand même. Si il continue comme ça je vais entrer dans son jeu et là j'ai vraiment beaucoup de mal à savoir ce qui va se passer.

– Tu es sûr que ça ne te plairait pas ?~

Je frissonne, sentant son souffle prêt de mon oreille, trop prêt peut-être. Je ne bouge pas mais souris légèrement, amusé, avant de rapprocher mes lèvres de son oreille.

-Ça dépend ce que tu te rappelle de cette partie Aka-chan ♥. Ce qui s'est passé pendant ou après ? Parce que je n'en garde pas un souvenir très précis.

Voila une provocation qui risque de ne pas très bien passer mais à vrai dire je m'en fiche complètement, tout ce que je veux c'est prouver que non, je ne suis pas une fillette effarouchée et que le petit chat a aussi des griffes.

Ce serait mentir de dire qu'Akashi ne jubilait pas, en cet instant précis. Le blandin agissait de manière tellement prévisible que c'en devenait même hilarant – mais soit, on ne peut pas toujours rire, surtout pas quand le sujet de nos fantasmes inavouables et inavoués commençait à rentrer dans notre jeu. Là, il valait mieux penser à calmer ses ardeurs et à ne pas se laisser emporter dans les profondeurs du vice – ce qu'Akashi ne faisait évidemment pas. (Quoi, l'esprit de contradiction et la mauvaise foi, vous connaissez toujours pas ? Faudrait vous y mettre, là...)

-Ça dépend ce que tu te rappelle de cette partie Aka-chan ♥. Ce qui s'est passé pendant ou après ? Parce que je n'en garde pas un souvenir très précis.

La provocation, semblait-il, était le moyen de communication favoris du jeune journaliste – et, bien loin de le décourager ou le mettre en colère, il adorait ça. Autant jouer cartes sur table, et dans le même ton que lui.
Akashi l'attrapa par le col – avec une légère sensation de déjà-vu – et le plaqua sans violence contre le mur le plus proche, son visage bien trop proche de celui, trop pâle, de son hôte. Effleurant ses lèvres des siennes, il susurra d'une voix probablement un peu trop sensuelle pour son propre bien :

– Peut-être que je devrais te rafraîchir la mémoire, dans ce cas ?

Se rapprochant un peu plus que nécessaire, obligeant le corps du plus frêle à rester coincé entre la cloison et lui-même, il lui imposa ses lèvres une fois de plus. Un baiser sauvage aux fragrances de thé vert...

Je me doutais qu'il allait réagir un peu violemment mais je ne pensais pas qu'il ferait ça. Son visage est bien trop proche et si il ne me tenait pas par le col je crois que je l'embrasserais. Mon Dieu rien qu'avec sa voix, là comme ça, contre le mur de mon appart' j'ai pas de problème pour m'imaginer ce que j'ai envie de faire après.

– Peut-être que je devrais te rafraîchir la mémoire, dans ce cas ?

Je suis coincé entre son corps et le mur mais à cet instant précis je m'en fiche royalement. Je l'embrasse putain, et c'est même pas pour me faire taire. On dirait un fantasme en pleine réalité. Faites que je me réveille pas tout de suite, je suis trop bien là.
J'entrouvre mes lèvres pour aller chercher sa langue, posant ma main derrière sa nuque pour approfondir le baiser pendant que je descend mon autre main derrière son dos. Après tout si ce n'est qu'un fantasme pas de raison que je m'arrête. Je libère ses lèvres un instant pour reprendre mon souffle, un sourire amusé affiché sur mon visage.

-Ca commence à me revenir maintenant.

Je recommence à l'embrasser tout en passant mes mains sous sa chemise, caressant son dos. Je ne préfère pas penser aux conséquence que ces actes auront, tant pis. Profiter de l'instant et réfléchir après ça a parfois du bon. Continuant de l'embrasser je le pousse vers mon lit sans prêter attention aux quelques objets que je renverse au passage.

Il avait eu une petite erreur de calcul, semblait-il – bon, d'accord, elle était carrément énorme cette erreur... En venant le voir directement à son appartement, il était certain qu'Akashi ne pensait pas à lui sauter dessus – une fois de plus. Mais bon, faut pas pousser non plus, et quand on le cherche, on le trouve. Aussi, ce n'était pas tellement qu'il regrettait – parce qu'emballer le petit Haya-chan entrerait bientôt en top position des choses les plus bandantes qu'il lui avait été donné de faire – mais plutôt qu'il détestait tout ce qui lui échappait de cette manière. Bon, il n'allait pas se plaindre, non plus...

-Ca commence à me revenir maintenant.

Les mains froides et fines du journaliste s'insinuèrent alors sous son haut pour effleurer son dos, tandis qu'il recommençait à l'embrasser. Un sourire un peu mesquin se dessina sur les lèvres du plus jeune, qui, bientôt, se retrouva poussé sur le lit de son hôte. Hôte qu'il attrapa par le bras pour le faire tomber sur lui de manière tout à fait incongrue. En glissant ses mains le long de ses hanches et rapprochant Hayato de son propre corps, Seijuro songea dans un dernier éclair de lucidité qu'ils allaient bien s'amuser.

♠

Le jour s'était éteint depuis un bon moment lorsqu'il ouvrit les yeux. La joue maladroitement posée contre le dos de son aîné, un bras passant au travers de son corps pour le maintenir contre lui, Akashi voulut refermer les yeux, blotti contre cette source de chaleur – qu'il avait pris grand plaisir à dévorer.
Il mit un petit moment avant d'émerger, et de comprendre que rester collé à lui comme ça, ça n'allait pas du tout – mais alors vraiment vraiment pas. Il se recula, prit garde à enlever immédiatement son bras de là – non mais il ne fallait pas pousser, non plus – et jeta un coup d'œil à Hayato, encore endormi. Il se leva en poussant un soupir, se craqua élégamment le dos et se dirigea immédiatement vers la salle-de-bain pour prendre une douche rapide. L'avantage, quand on fait des sports d'équipe et que nos coéquipiers ont tendance à trop nous reluquer sous la douche, c'est qu'on apprend à les prendre rapidement.
Il sortit ensuite, enroula autour de sa taille une serviette qu'il piqua dans une armoire – autant faire comme chez lui ! – et en prit une autre pour se sécher les cheveux. Akashi revint bien vite dans la chambre, où se trouvaient encore leurs vêtements éparpillés dans tous les coins. Et c'est parti pour la chasse au trésor...

Je suis encore à moitié endormi, blotti dans un cocon de chaleur quand je sens qu'on bouge à côté de moi. Sans ouvrir les yeux je réfléchis, mettant mon cerveau en marche, le temps de me réveiller complètement. Faisons le point, je suis nu dans le lit, j'ai mal aux reins et mon amant viens de quitter le lit en me laissant tout seul.
J'ouvre les yeux et m'étire en m'asseyant sur mon lit. Je crois que je suis dans la merde pour résumer, je sais vraiment pas ce qui m'a pris là. Sincèrement, coucher avec Akashi, j'ai été plus brillant. Il m'a chauffé ok mais c'était pas non plus une raison pour réagir comme je l'ai fait... Quoi que si en fait mais ça ne résout pas le problème, je fais quoi ? Il est en train de se doucher d'après ce que j'entend ce qui me laisse quelques minutes pour réfléchir.
La situation a le mérite d'être particulière, je ne peux décemment pas me comporter avec lui comme avec mes coups d'un soir. Déjà parce que c'est lui et ensuite parce que je le croise tous les jours au lycée ce qui a le mérite de compliquer la chose. Et pour en rajouter une couche il y a mon article, comment je peux continuer d'écrire mon article si j'ai couché avec lui ? Non je ne vois franchement pas comment je vais faire.
La porte de la salle de bain s'ouvre devant lui, une serviette sur les hanches et une autre sur la tête. On a pas idée d'être aussi sexy bon sang, rien qu'à le regarder je repense à ce qu'on a fait et je ne peux pas m'empêcher de rougir un peu. Y a pas à dire certains fantasmes ne valent pas la réalité. Hum, on se reprend. Je le voit qui cherche ses habits du regard et étire un sourire amusé, on a vraiment balancé ça n'importe où. Dire que j'ai apprécié cette partie de jambes en l'air est un euphémisme vu le temps que j'ai dormi, il fait nuit d'ailleurs. Mon Dieu faites qu'il parte vite que je puisse réfléchir en paix.

-Bien dormi Aka-chan ♥ ?

Akashi se baissa pour ramasser son t-shirt, qui trônait à ses pieds, tout en continuant à ébouriffer ses cheveux encore humides de la douche. Il tenta de repérer où il avait abandonné son pantalon – probablement balancé à l’autre bout de la pièce, hélas, et rassembla le reste de ses affaires. Pendant ce temps, Hayato se redressait douloureusement, et l’interrogeait :

-Bien dormi Aka-chan ♥ ?

Il se retourna, étira un large sourire et lui répondit d’un air énigmatique, le ton moqueur :

- Oh, parfaitement bien, Haya-chan~ Et toi ? Pas de difficultés particulières à trouver le sommeil ?

Après avoir réussi à tout rassembler, il attrapa son sous-vêtement pour l’enfiler sans pudeur – déjà, parce que c’était Akashi, et que Akashi n’est en rien pudique ; deuxièmement parce qu’avec ce qu’ils venaient de faire, il était totalement exclu de jouer à la pauvre adolescente pré-pubère absolument ridicule. (De toute manière, les douches communes... Ça dissuade d'avoir ce genre de pensées : ou tu fais avec, ou tu te pends. Au choix...) Puis il fit de même avec son pantalon et sa chemise, qu'il boutonna rapidement de ses doigts habiles et lissa d'un geste qui trahissait son habitude. Il alla redéposer les serviettes dans la salle-de-bain.
L'auburn se retourna ensuite vers son partenaire de jeu (si je puis dire) et s'approcha à nouveau de lui.

– Pardonne-moi pour mon empressement, mais je vais y aller~ Je vais éviter de traîner aussi longtemps sur le chemin du retour. Même si j'avoue que ce n'était en rien déplaisant.

Pas qu'il ne souhaitait pas rester – l'emmerder un peu plus longtemps lui aurait fait le plus grand bien – mais il avait encore deux trois petites choses de prévues avant de se coucher.
Puis, sans crier gare, il déposa un nouveau baiser sur ses lèvres, furtif, et laissa un rictus malicieux se glisser sur ses traits. Non, il n'aimait pas faire chier son monde, pourquoi demandez-vous cela ?
Il s'éloigna, attrapa son plateau de jeu, et se dirigea vers la sortie, lui faisant un petit signe de la main.

– Fufu. Au plaisir de te revoir, Hayato-chan~

Il quitta de suite l'appartement, un large sourire aux lèvres.

» Ça faisait longtemps, non ? [Haya-chan ~] - Finished !~
» Aguri Aijiro || l'expression manque à ton visage~ [100%]
» Need rp vu que je suis validéééé
» Hey ! Je suis motivée XD ! ... J'espère x')
» Akira Sasaki, je suis juste moi

Je suis certain que je t'ai affreusement manqué~ [Hayatan ~] /Yaoi o/~\ [Finished ~]

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