Aujourd'hui c'est le week-end, je vais pouvoir me détendre et aller faire un tour aux sources chaudes. Ca fait un bail que j'y suis pas allé ça me fera du bien. J'ai beau ne pas être très frileux il fait un peu froid en ce moment, ça me fera du bien de me réchauffer.
Je sors en m'habillant bien chaudement sans oublier mes affaires. Il fait beau et le ciel est clair mais du coup il fait quand même bien froid. Je marche vite avec les mains dans les poches jusqu'aux sources. Il y a un peu de monde mais ça reste quand même très tranquille pour un jour d'hiver.
Je rentre dans l'eau chaude et m'adosse aux rochers en penchant la tête en arrière avec un soupir de bien-être. Ha, ce que je suis bien là, c'est le paradis. Je crois que je pourrais même m'endormir. D'ailleurs mes yeux se ferment tous seuls, bah je peux bien m'assoupir un peu, au pire si je m'endors vraiment je tomberait dans l'eau et ça me réveillera.
Mouais, vu comme ça en fait ça m'étonne pas que j'ai fait un malaise. Non mais je dois être un peu con, m'endormir dans le bain... Je dois être vraiment fatigué. Je me relève du futon où on m'a allongé. Je suis en yukata, dans une des pièces de l'installation. Je sors de l'espèce de chambre et me retrouve dans la couloir. Il y a quelqu'un pas loin, je vais le voir et lui tapote l'épaule pour attirer son attention.
Wah il est pas mal, il me fait penser à Aoki-chou, tiens, mais il a des yeux différents. Je lui sourit, aimable.

-Excuse moi tu aurais l'heure ?

Il me sourit et replace la mèche de cheveux qui tombe devant ses yeux. Il porte un yukata vert qui lui va plutôt bien et à mon avis il sort des bains. En tout cas il est particulièrement grand, si ça se trouve c'est encore un basketteur. J'ai l'impression que ma vie tourne autour du basket depuis quelques temps, c'est étrange.

« Il doit être un petit peu plus que trois heures et quart. J’ai regardé l’heure juste avant de quitter ma chambre à l’instant. »
-Merci, je me suis endormi et je crois que mes affaires sont restées dans le vestiaire.

Déjà trois heures passées ? Je comprend mieux pourquoi j'ai aussi faim moi. Je lui souris, aimable. Et si j'engageais la conversation ? J'ai rien de mieux à faire et en plus il a l'air sympathique. Et puis j'ai besoin de me changer les idées, je suis venu pour ça à la base.

-Excuse moi si je te dérange mais tu viens souvent ici ? Je viens assez régulièrement et c'est la première fois que je te vois.

Mouais, on a fait mieux comme entrée en matière mais là je vois mal comment engager la conversation avec un parfait inconnu même s'il a l'air aussi sympa.

[Bon je t'ai fait un truc ridiculement petit et en plus j'ai mis trois plombes pour répondre mais j'espère que ça t'iras ><]

« Je viens de temps en temps, mais ça faisait un moment que je n’étais pas venu. »

Je souris. Ça explique que je ne l'ai pas déjà croisé, je n'ai découvert cet endroit que récemment et je n'y viens pas non plus de façon régulière. Il faudra que je pense à mettre mon bloc-note à jour, ça fait un bout de temps que je ne l'ai pas fait. Cette affaire avec Akashi me prend trop de temps, beaucoup trop. Son estomac émet un bruit incongru et je ris doucement, amusé. On dirait qu'il a faim lui aussi. Voila une bonne occasion de discuter un peu.

« Ça te dis d’aller manger un bout ? J’ai tellement faim que je pourrais manger les murs. »
-Je te suis avec plaisir, je meurt de faim aussi. Cette petite sieste improvisée m'a fait saut le repas de midi.

Souriant je commence à me diriger vers les vestiaires, attendant qu'il me suive. J'ai rentré mes bras dans le yukata, par habitude. Il est très joli d'ailleurs, gris avec des motifs violets discrets au bas. Dommages qu'ils ne fassent que les prêter je l'aurais bien gardé.

-Dis moi on ne se serait pas déjà rencontré ? A vrai dire j'ai l'impression de t'avoir vu quelque part mais c'est très vague, peut-être un magazine ?

Sincèrement sa tête me dit quelque chose mais pas moyen de me rappeler où je l'ai déjà vu.

« Je ne pense pas qu’on se soit déjà rencontré. Je me rappelle de chaque personne avec qui j’ai parlé et je suis sûr que c’est la première fois que je te rencontre. Tu as peut-être, en effet, vu une photo dans un magazine de basket. Mon équipe a été classé troisième à l’Interhigh, ça a du faire la une de la presse du coin. »

Je souris, très légèrement agacé. Encore et toujours le basket, mais il n'y a que des basketteurs dans cette ville ou quoi ? Enfin troisième à l'Interhigh ça m'explique la sensation vague que j'ai de lui. J'ai du voir une photo dans un magazine étant donné que depuis que je m'intéresse à Akashi je lit pas mal de magazines de sport et de basket en particulier.

-Ça doit être ça alors. Au fait je ne me suis pas présenté, Shiroi Hayato, je suis en troisième année au lycée Rakuzan.

Je me retourne à moitié sans cesser de marcher et lui offre un petit sourire amusé. Je viens de réaliser à qui il me fait passer, Aoki. Il a presque la même tête à quelques détails près, le grain de beauté sur sa pommette et la mèche de l'autre côté et des cheveux un peu plus courts mais sinon il lui ressemble pas mal c'est assez troublant. Bah ce n'est qu'un détail mais ça me fait sourire.

« Et bien enchanté, moi c’est Himuro Tatsuya, en deuxième année au lycée Yôsen. »

Je le vois chercher du regard la cantine de l'établissement. J'étire un sourire amusé, il a l'air d'avoir plus faim que moi mais en même temps vu sa taille ça ne m'étonne pas trop. Avec un corps d'athlète pareil il doit manger comme quatre.
En tout cas son nom me dit quelque chose, j'ai déjà du l'entendre mentionné ou le voir dans un article récemment. Ha ça me reviens, l'étudiant transféré d'Amérique à Yôsen. Le Shooting Guard au milieu des géants défenseurs de Yôsen avec leur défense en béton.
J'ouvre la porte et rentre dans la petite cafétéria de l'endroit. Il y a un petit bar auquel je m'adosse après avoir commandé de quoi manger. Je regarde la salle, il n'y a que nous et le barman. Dans d'autres circonstances je l'aurais surement dragué d'ailleurs. Il est très mignon ce Himuro et tout à fait mon style... Mais il y a un "mais" et malheureusement il est de taille et il a une paire de ciseaux un peu trop aiguisée.

-Donc en fait je suis ton sempaï, je ne pensais pas que tu était plus jeune que moi. Enfin c'est vrai que vu ma taille c'est facile de paraître plus âgé.

Il semble légèrement gêné quand il remarque que je le matte et j'esquisse un sourire amusé. Vu sa réaction ce n'est pas la première fois que ça arrive mais ce n'est pas pour autant que ça me gêne. Il devrait presque prendre ça comme un compliment.

« Crois moi, j'ai arrêté de juger les gens par leur taille depuis que je côtoie Atsushi ! »

J'étouffe un petit rire moqueur avec ma main. Il devrait se voir quand il parle de son camarade, je n'ai que trop vu ce sourire chez pas mal de gens. Je ne vais peut-être pas trop insister mais là il me tend presque une perche. La question étant de savoir si je la prend ; c'est très tentant et ça me fera passer le temps de l'asticoter.
Je remercie le barman avec un sourire et attrape mes baguettes avec un petit sourire moqueur. Son air gêné est très mignon à voir, il a du se rendre compte qu'il était allé un peu loin.

-Tu me semble bien l'aimer. Je ne le connais pas mais, pour avoir un sourire pareil sur le visage quand tu parles de lui, tu dois l'apprécier plus que tu ne le pense.

J'attrape une bouché de curry que je mâchonne avec un air pensif. Il a bien de la chance de pouvoir encore faire un sourire pareil, moi je n'en suis plus capable si je l'ai été un jour. J'ai perdu quelque chose qui fait que je ne serais plus jamais capable de faire assez confiance à quelqu'un pour avoir un tel sourire en pensant à lui.
Et quand à Akashi... Eh bien on peut dire que l'intérêt que je lui porte est assez particulier vu la relation tordue - voire très tordue - que j'ai actuellement avec lui.

-Enfin peut-être que tu le sais déjà. Pouvoir sourire comme ça rien qu'en pensant à quelqu'un j'aimerais en être capable.

Je l'observe manger avec un air pensif. Mes paroles semblent le laisser perplexe. Je mange tranquillement sans le déranger, la tête un peu ailleurs. Je suis actuellement dans une impasse, réaliser que j'apprécie ce foutu rouquin c'était pas très difficile, le lui dire est impensable. Je dirais pas que je l'aime, ce n'est d'ailleurs pas le cas, mais il me plait beaucoup plus que ce qui serait raisonnable pour moi et ça m'emmerde.

« Tout le monde en est capable. C’est naturel de sourire. Non ? Personnellement, je ne le commande pas. Il apparaît de lui-même lorsque je songe à des personnes que j’apprécie, comme ma famille ou mes amis. »

Je souris, ironique. Il est bien positif comme mec, je n'ai malheureusement pas cette chance on dira. Ma famille ne veut pas de moi et je ne fais pas suffisamment confiance aux personnes que je rencontre pour pouvoir les appeler "amis".

-Peut-être bien que je n'ai personne à qui sourire sincèrement alors.

Je ricane brièvement et lui pique un morceau de viande avec mes baguettes que je mange avec un air espiègle. Ouais, j'ai pas trop eu de bol de ce côté-là, entre mes parents, Naoko et mon caractère de merde qui fit que mon entourage n'aime pas top me parler.

-Enfin j'imagine que j'ai pas non plus trop essayé. J'ai pas la chance de faire confiance assez aux gens que je rencontre pour afficher autre chose qu'un sourire de façade en général. Mais bon ça peut changer, je l'ai déjà fait après tout.

« La confiance c'est comme du verre : quand il se casse, on ne retrouve presque jamais tous les éclats. Mais pour combler les lézardes, il faut les retrouver. Et c'est dur, très dur. Mais avec de la volonté, on y arrive. Reste à l'avoir, cette volonté. »

Je sourit en coin, amusé par sa métaphore. De la volonté... Celle de faire confiance il y a longtemps que je ne l'ai plus. Les rares personnes à qui j'ai pu la donner par le passé m'ont toutes déçu. Naoko m'a baisé dans tous les sens du terme, mes parents ont coupé les ponts mais il continuent de me verser de l'argent pour pas se faire taper sur les doigts par les services sociaux... C'est pas ce que j'appellerais un environnement propice à la confiance et avec l'autre rouquin psychopathe je suis pas aidé non plus tiens.

-Ouais dit comme ça... Encore faut-il l'avoir cette volonté. Moi je n'ai pas de personne de confiance et ça me convient bien puisque je m'en fous. C'est peut-être un peu noir comme vision mais je ne vois les relations qu'avec ce qu'elles peuvent m'apporter.

C'est très matérialiste en fait mais à trop être sentimental c'est vous retombe dessus. Au moins en pensant comme ça on ne peut-être surpris que dans le bon sens. Et puis franchement je suis pas le seul à penser comme ça, suffit de voir mes parents... Mauvais exemples, j'aurais pas du penser à eux. Ça fait tellement longtemps que je les ai pas vu... Pas u'ils me manquent mais j'ai récemment découvert que j'avais une soeur de deux ans, ça m'as fait un choc.

-Tu es fils unique Himuro ?